La troisième et dernière session ordinaire de l’année législative 2024 annonce les couleurs. Le gouvernement a déposé dix projets de lois sur la table des élus de la nation.
Les documents ont été reçus par le Très Honorable Cavaye Yeguie Djibril le mercredi 13 novembre 2024 au cours de la Conférence des Présidents conduite par lui-même à son cabinet. Présents à cette rencontre, les membres du bureau de l’Assemblée nationale, les présidents des 09 Commissions générales de l’auguste chambre, le président du groupe parlementaire Rdpc, l’honorable Roger Melingui, ainsi que le ministre délégué à la présidence chargé des relations avec les Assemblées, Bolvine Wakata. Tous les dix projets ont été jugés recevables. Une communication des textes jugés recevables a été faite en plénière par l’honorable Hilarion Etong, Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale a présidé une séance plénière à l’hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé avec l’aide de l’honorable Saya Kaigama, secrétaire au Bureau et André Noël Essian, Secrétaire général de l’Assemblée nationale.
Vers la valorisation de la médecine traditionnelle
Parmi les projets de loi jugés recevables, il y a celui portant exercice et organisation de la Médecine traditionnelle Cameroun. Toute chose qui augure des lendemains plutôt clairs de cette tranche de médecine soumise à rude épreuve depuis des lustres. Pour certains observateurs, ce sera une avancée considérable qui va discipliner les soignants traditionnels, non sans réduire des décoctions servies dans les rues. Pour Herman Bongongui, « Si les députés votent cette loi sans amendements, l’on va assister à une création de l’ordre des tradipraticiens et mettre un peu plus de sérieux, contrairement à ce que nous observons aujourd’hui. On trouve des magiciens qui traitent toutes les maladies à la fois. Il y ne même qui disent guérir les maladies chroniques. C’est chacun qui y va selon ses pratiques », dit cet homme rencontré dans les rues de Douala, devant un homme entouré par une foule curieuse qui l’observe, manipulant un serpent boa.
C’est encore une avancée significative, faisant tomber les préjugés entretenus par les fonctionnaires au Ministère de la santé publique qui veulent toujours imposer des pratiques impossibles. Dans le texte, l’on nous informe par exemple que « La grand’mère qui masse les jambes cassées au village devra désormais avoir une clinique dans le sens propre de l’affaire, celui à qui son ancêtre a laissé une herbe ou soufflé une potion dans les songes doit se mettre au pas sinon il lui sera interdit d’exercer. Les soignants traditionnels doivent bien se tenir », nous révèle une source. Que dire donc de ces « mamans qui traitent les enfants et les femmes qui ont de sérieux problèmes de procréation ? Qui font accoucher les femmes sans douleur ? Qui donnent des potions sans pouvoir expliquer les composantes ? on a vu la démonstration de force pendant la pandémie à Corona virus, l’Afrique et le Cameroun sont restés debout, contrairement aux prédilections des scientifiques du monde. Il y a même le traitement des complications sexuelles chez les hommes. On voit les personnes insoupçonnées qui vont voir les tradipraticiens…», se demande Eros Manga, fils du Cameroun. Pour lui, « ces élus du peuple ont un grand rendez-vous avec l’histoire », dit-il pour conclure.
Alphonse Jènè
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