Durabilité et pratique Rse en débat
C’était au cours d’un forum qui a réuni le 16 juin dernier à Bano Hôtel à Douala des chefs de Service Rse et Environnement des entreprises. Au programme, plusieurs panels pour des panélistes bien capés.
La partie commence tout naturellement par le mot de bienvenue de l’organisateur, le Cabinet Afrique Rse dont le fondateur, Thierry TÉNÉ est également Co-Fondateur de DOING GOOD IN AFRICA (DGIA). Cet expert soutient avec force que la RSE, l’ESG et la durabilité impactent sur la réputation de l’entreprise au-delà d’être des leviers de performance. Le Baromètre DGIA sur la durabilité dans le secteur financier africain qu’il présente est un outil de référence qui fait voir, « la dynamique de l’éthique, les investissements à impact, la bonne gouvernance, les Objectifs de Développement Durable (ODD), la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) et l’ESG (Environnement, Social et de Gouvernance) ». Présentée comme un modèle de transparence qu’il faut imiter, la Société Alucam, affirme monsieur TÉNÉ, publie toutes ses données relatives à ces points.
Promouvoir les investissements à impact positif
Pour la suite, Serge NZALI, Responsable RSE à la SG Cameroun, Hermine-Dolorès BOUM, Founder & President, B. Human Development, Administratrice certifiée ESG, Vivian TCHUENTE TCHATCHUENG, Président de Fako Capital, Premier fonds d’investissement d’impacts en Afrique Centrale et Marie Laure DJOMBI, Directrice de la Communication et des Relations Publiques à Attijariwafa / SCB Cameroun animent le panel sur « les enjeux RSE, ESG et durabilité pour les institutions financières camerounaises ».
L’idée qui se dégage globalement de leurs interventions est que la démarche Rse marque la prise de conscience de ce que l’entreprise doit être socialement responsable envers ses clients et l’ensemble de ses parties prenantes. Elle doit prendre en compte le développement durable. Dans le cas spécifique du secteur financier, le financement des projets par les banques doit intégrer dans les critères, l’analyse de l’impact environnemental, social et de gouvernance des projets. Il est impératif, soutiennent les panélistes, de promouvoir les investissements à impact positif.
« Les entreprises camerounaises face aux exigences nationales et internationales de RSE et de durabilité : Risques, opportunités et bonnes pratiques » ; les experts pour animer ce thème sont : Sylvie Vanessa LAPNGOUA NANA, Cheffe de Service RSE à Boissons du Cameroun et filiales, Wenceslas NOUBI FOWO, Directeur du Développement Durable et de la Conformité à SOSUCAM, Christophe TCHUENKAM, Responsable Qualité et ESG à Institut Universitaire de la Côte
« Mobile care », un projet phare
Au cours de leurs prises de parole, chacun a énuméré quelques bonnes pratiques Rse initiées dans son entreprise. Sylvie Vanessa LAPNGOUA NANA de Boisson du Cameroun n’a pas manqué d’évoquer la « Caravane Mobile care » qui permet à son entreprise d’aller à la rencontre des communautés jusque dans l’arrière-pays en vue d’apporter les soins de santé aux couches défavorisées. « Pour mettre en œuvre ce projet phare de la Rse, très connu du public, la SA Boissons du Cameroun, (8 fois sacrée 1ère société citoyenne au Cameroun, selon une étude de Ascomt/Malaria) a dû transformer, dit-elle, un immense camion (acquis à plus de 400 millions) destiné aux actions de publicité en un hôpital mobile ». Vanessa a aussi cité le port de l’Epi (l’équipement de protection individuelle) obligatoire par le personnel dans les usines et magasins de Boissons du Cameroun comme relevant des mesures Rse.
à A l’Institut Universitaire de la Côte, la Rse c’est aussi des gestes simples, soutient Christophe TCHUENKAM : fermer la porte quand le climatiseur est en marche, trier les ordures avant de les déposer dans les bacs etc. Dans le cadre de sa stratégie Rse, l’institution Universitaire de la Côte finance en outre les études de certains étudiants en réelle difficulté.
Sur l’importance de la Rse, Wenceslas NOUBI FOWO a fait remarquer que Socucam qui travaille avec 52 sous-traitants est installée sur 37 ha de terre avant de poser à l’assistance cette question : « Pouvez-vous sécuriser cette superficie sans les parties prenantes ? ». Il conclut : « l’entreprise évolue avec le respect des parties prenantes, il faut être bienveillant envers elles ».
Durabilité, une option ou une nécessité ?
Pendant les trois heures qu’a duré la rencontre, les joutes oratoires n’ont pas fait défaut aux participants qui les ont suscitées bien souvent en réagissant aux exposés des pénalistes. Morceaux choisis des réactions : « La Rse c’est plus de la publicité que du social… », L’Etat doit-il encourager la Rse ou l’imposer aux entreprises ? », « La durabilité est une option et non une nécessité….», « le témoignage des entreprises sur leurs bonnes pratiques de la Rse ici relève de la poésie, la réalité est moins brillante… ». En tout cas dans la salle de conférence de l’hôtel qui a abrité la rencontre cet après-midi du 16 juin, l’affrontement intellectuel a eu lieu.
Au finish, les entreprises reconnues pour leurs efforts en matière de Rse, ESG et durabilité ont été primées. Comme il fallait s’y attendre, Boissons du Cameroun était sur le podium. Elle a reçu, à l’occasion, le Prix de la meilleure entreprise ayant mis en exergue l’ODD dont le but est de permettre à tous de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être de tous à tout âge ceci à travers Mobile care. En recevant ce nième prix pour le compte de Boissons du Cameroun, la cheffe qui porte haut la Rse dans cette entreprise avait, bien évidemment, le visage rayonnant de joie.
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