Les architectes lancent « Les ateliers de ré-ombrage des villes »
Pour marquer la semaine de la célébration de son cinquantenaire, l’Ordre national des architectes du Cameroun(ONAC) a lancé à Douala ce 3 mai cette opération visant le reboisement des espaces publics dans les villes du pays. Elle est menée en partenariat avec la CUD dans la capitale économique.
En ce début de matinée du 3 mai, les membres de l’ordre, en chasuble verte marquée à l’arrière de l’insigne « 50 », ont pris place sous la bâche dressée sur le terre-plein central reliant le Carrefour Rhône Poulenc au site Charles De Gaule. C’est le lieu du rassemblement sis au quartier Logpom. Deux allocutions de circonstance sont dites avant le déploiement des architectes sur les points où seront plantés les premiers arbustes. Celle de madame Winnie Audrey Kenfack, architecte en service à la communauté urbaine de Douala et chef de l’atelier « Reboisement », un des programmes mis sur pied par l’Ordre des architectes dans le cadre de la célébration de la semaine du Cinquantenaire. Elle rappelle à l’auditoire que l’initiative de l’ONAC de ré-ombrager la ville entre en droite ligne avec l’ambition du maire d’offrir à sa population un cadre de vie agréable.
Caroline Barla Barla, vice-présidente de L’ordre des architectes, explique qu’à l’occasion des 50 ans de leur corporation, les architectes ont pris l’option de mettre en marche une nouvelle dynamique écologique, planter dans la ville des arbres pour que les habitants subissent moins de chaleur et profite de plus d’ombre. Lorsque Carole revisite ses souvenirs, elle réalise que les villes perdent de plus en plus de la verdure : « Quand j’étais petite à Yaoundé, j’allais à l’école à pieds, je marchais à l’ombre des arbres…. Surnommé jadis « La Belle », Douala, dit-elle, avait des « Rues des palmiers, Rues des manguiers ? Rue des cocotiers. Combien d’arbres existe-t-il sur ces rues aujourd’hui ? Il est temps de revenir vers le vert et réintroduire ce que nous avons su respecter en Afrique, la nature, un régulateur de vie ».
Jadis c’était Douala La belle
A titre symbolique deux arbres ont été plantés sous l’œil des caméras et du public et aux abords, des cadre de protection installés. Il s’agit par cet exercice, de montrer ce que tous les camerounais sont capables de faire. Une fois l’arbre planté, il doit être entretenu, il faut l’aider à grandir. L’ordre s’en occupera pour trois mois. D’autres entités pourront prendre le relais, c’est en tout cas le souhait de Caroline Barla Barla qui estime que la Cud ne peut pas tout faire. C’est encore son souhait de voir les riverains faire attention aux arbres : ils doivent les respecter, voir s’ils ont été bousculés par trop pluie ou par trop de sécheresse ». Le choix de l’essence, lagerstromia spp est une espèce ornementale adaptée au milieu urbain et résistant à la chaleur. Il est donc un fait : « L’architecte ne construit pas seulement, il peut aussi aider à mieux gérer notre espace de vie qui comprend l’intérieur comme l’extérieur », Dixit Caroline Barla Barla.
En plus du reboisement, le cinquantenaire de l’ONAC est marqué également par les expériences sur les matériaux de construction, dit le Secrétaire général de l’Onac, Martin Fouda : « A l’ouest nous sommes en ce moment en train de mener l’expérience de la construction d’une maison entièrement en terre cuite. Une autre expérience est conduite au nord avec la construction d’une maison en matériaux de récupération. » Des matériaux disponibles et abordable.
Le plus étrange dans la célébration de ces noces d’or reste la sortie des architectes, pour une fois, de leur tour d’ivoire.
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