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Selon le classement de Ascomt /malaria 2024, Boissons du Cameroun, une fois encore, est la première entreprise citoyenne au Cameroun mais dans les milieux d’affaires des interrogations ne manquent pas.
L’étude sur les bonnes pratiques Rse au sein des entreprises en 2023 a livré ses résultats. Ils sont disponibles depuis le 3 mai 2024. Boissons du Cameroun est à nouveau premier de la classe. Elle est suivie de Mtn, Cimencam, Hysacam et Afriland First Bank pour ne considérer que les 5 meilleurs. Ce verdict ne fait pas que des heureux. Il suscite aussi quelques grincements de dents ici et là. Sur le cas Boissons du Cameroun, 7 fois numéro un et 6 fois de manière consécutive, certains observateurs reconnaissent que l’entreprise brassicole a les moyens de sa politique et qu’en son sein, le service Rse fonctionne à plein régime. D’autres au contraire s’en étonnent et même s’en offusquent. Un opérateur économique qui a requis l’anonymat (à Douala) a laissé planer un petit soupçon de complaisance des chercheurs de Ascomt à l’égard de ce champion qui se maintient aussi durablement au sommet.
Complaisance ? Le Directeur de l’étude, Dr Nyemb Ntoogue Paul n’en voit pas l’intérêt : « Nous ne sommes pas financés quelque part ou presque pas ». A la question de savoir si certains utilisateurs ne lui manifestent pas de soutien (financier) ? « Non répond monsieur Nyemb! Nous n’en avons pas fait la demande en tout cas et cela nous permet certainement d’être juste et libre ». Pour ce qui est de Boissons du Cameroun, il explique sans détours : « Nous n’avons pas d’amis dans cette entreprise. Nous devons néanmoins reconnaitre qu’à la restitution de chaque étude, Boissons du Cameroun est l’une des entreprises qui veut connaitre les critiques à son encontre. Elle se corrige certainement pour mieux se positionner l’année n+1. Peut-être devons-nous jouer les arbitres qui refusent les buts marqués normalement par une équipe parce que celle-ci a l’habitude de gagner ».
En d’autres termes, Boisson du Cameroun, selon l’universitaire, doit sa position à ses bonnes pratiques Rse comme le révèle l’étude susmentionnée. Il précise par ailleurs l’objectif visé par cette étude : « évaluer les jugements qu’ont des Camerounais sur les initiatives des entreprises en faveur des populations Camerounaises. De manière spécifique, il est question entre autres d’identifier et hiérarchiser les actions des entreprises dans six axes : Santé, Education, Environnement, Développement Communautaire, Ethique et Gouvernance ».
2) A propos de l’enquête
Elle a été réalisée du 2 février au 2 mars 2024. La taille de l’échantillon était 3000 réponses sur 2850 attendues. Soit un taux de réalisation de 105,26 % enregistré au sortir de l’enquête de cette 12e Etude. 408 réponses venues des forums et réseaux en ligne (internet). Le reste, soit (3000-408=) 2592 réponses directement du terrain, (données fournies par le cabinet d’étude).
« Le souci d’équilibre et de représentativité ont présidé à la constitution de l’échantillon », fait observer Dr Nyemb. Il n’est pas inutile de le souligner car la fiabilité d’une l’enquête est étroitement liée à la représentativité de la population observée. « Il s’agit, de la population d’une quinzaine de catégories socio-professionnelles, de dix villes, chef lieux de région du Cameroun, avec, pour être un peu technique, un échantillonnage non probabiliste de convenance fondé sur le raisonnement. Le choix ici découle du simple arbitrage de l’équipe de recherche. Le principal critère d’appui reste la présomption de maîtrise du concept pour les différentes catégories d’individus interrogés »
Selon Wikipédia, une enquête d’opinion est une méthode de sondage appliquée à une population humaine visant à déterminer les opinions probables via l’étude d’un échantillon ». Les techniques utilisées font appel aux notions de statistiques et de probabilité. Le sondage ou l’analyse des données reposent sur les méthodes scientifiques. Il s’agit donc d’un baromètre fiable s’il est utilisé selon les règles. Emettre des doutes sur les résultats d’une enquête d’opinion n’est pas un mal en soi mais présenter les fondements de ses doutes semble plus constructif.
- Rse, effet de mode ?
Il y a quelques années, les grosses boites notamment les multinationales travaillaient avec les yeux rivés sur les chiffres, sur le profit. Les managers d’aujourd’hui soutiennent qu’il y a du chiffre à réaliser mais aussi une image à construire auprès de l’opinion. D’où la création de plus en plus dans les entreprises des services Rse. La Rse (Responsabilité sociétale ou sociale des entreprises), indique le Dr Nyemb Toogue Paul, enseignant à l’université de Douala est « un concept en vogue, davantage ces dernières années en Afrique. Mais certains auteurs envisagent qu’il s’agit d’une notion floue. Puisque chaque organisation y va à son rythme. Nous pensons que c’est l’engagement de l’entreprise à vivre en harmonie avec ses parties prenantes, à chercher le mieux-être de celles-ci ». Vu sous cet angle, les actions menées dans le cadre de la Rse doit réjouir les parties prenantes dont globalement les populations. Il va de soi qu’un village qui n’a pas accès à l’eau potable sera sensible à un don de forage qui va améliorer son quotidien.
Rse et budget conséquent
En même temps, les villageois bénéficiaires du don auront une bonne idée du donateur. Celui-ci aura ainsi, à travers son « geste », construit de lui une image positive dans les esprits au village. Si elle est un enjeu du développement durable, la Rse est désormais un excellent moyen de renforcer l’avantage concurrentiel d’une entreprise sur le marché. Elle est devenue une boussole stratégique. Seulement elle est aussi sujette à beaucoup de confusion : pas facile au premier regard de distinguer la bonne pratique entre les actions Rse ayant un impact limité et faisant objet d’une intense campagne de communication et celles qui sont réalisées dans le silence mais suffisamment impactantes. Une étude sur les bonnes pratiques de la Rse est d’un grand intérêt tant pour l’opinion que pour les utilisateurs. Mais peut-on véritablement apprécier les pratiques Rse dans une entreprise si on n’est pas parties prenantes dans ses actions Rse ? « On peut être partie prenante soutient monsieur Nyemb et apprécier mal les actions d’une entreprise. L’on peut ne pas l’être et observer de manière pertinente et objective, le comportement, la pratique d’une entreprise »
Il serait cependant souhaitable pour les entreprises véritablement engagées à financer « le mieux-être des parties prenantes », d’octroyer à la Rse des budgets conséquents. Autrement dit des budgets qui tiennent compte, du chiffre d’affaires ou des bénéfices réalisés sur l’année.
Aissatou Tatba
4) Classement des 10 meilleurs
1er Boissons du Cameroun, 2e Mtn-cameroun, 3e Cimencam, 4e Hysacam ? 5e Afrilands first bank, 6e Ecobank, 7e Orange, 8e Dangote, 9e Total, 10e Eneo selon l’enquête d’opinion réalisé par Ascomt/MALARIA
5) Ascomt/malaria, une équipe de chercheurs
Ascomt est juste une équipe de chercheurs des universités camerounaises, africaines et occidentales qui a mené depuis les années 2010, les activités en lien avec la RSE. Malaria est un Magazine International de la Santé, de l’Environnement et des causes nobles. Ascomt comme Malaria sont à l’origine de cette Etude sur la perception de la pratique de la RSE au Cameroun. Dr Nyemb Ntoogue Paul est le Directeur de l’Etude Ascomt.
6) Boisson du Cameroun, première entreprise citoyenne au Cameroun pour la 7e fois, votre réaction
-Aristide Ekambi Journaliste
Personnellement je ne suis pas surpris. J’ai eu l’occasion en tant que journaliste de visiter certaines réalisations de cette entreprise dans l’arrière-pays et je peux vous assurer que Boissons du Cameroun mobilise d’importants moyens tous les ans en faveur des populations dans les domaines de l’éducation, la santé, l’environnement depuis des décennies. Vous m’offrez ici l’occasion de féliciter toute la team de Boissons du Cameroun pour le travail abattu. Car être première entreprise citoyenne au Cameroun pour la 7e fois et pour la 6e fois consécutive, selon la 12e étude de Ascomt malaria, cette nouvelle reconnaissance est méritée. Surtout lorsqu’ en face on a des mastodontes comme MTN Cameroun, Cimencam, Orange Cameroun, etc. Il faut cependant continuer à travailler car, beaucoup reste encore à faire dans le domaine de la Rse dans notre pays.
–Hugo Tobbo, Directeur de publication du journal La Voix de la Cité
Boissons du Cameroun est une entreprise proche des populations, cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Que ce soit dans ma communauté au Canton Deido ou ailleurs à Douala 1er, cette société a toujours su se mettre aux côtés des populations. Récemment elle a fait don d’équipements et de consommables médicaux dans plusieurs formations sanitaires à travers le pays, dont Kumba, Nkolmesseng, Bonassama. Je ne parle pas des forages qui constituent toujours une bouffée d’oxygène dans les localités qui n’ont pas facilement accès à l’eau potable. Les actions qui attestent de la proximité de Boissons du Cameroun et les communautés sont légions. Qu’elle soit encore en 2024 première société citoyenne au Cameroun (d’après la 12e étude Ascomt malaria), cela n’est pas une surprise bien au contraire, elle mérite bien sa place.
-Hélène Tientcheu Journaliste à Expression Economique
Boisson du Cameroun, première entreprise citoyenne au Cameroun est à la place qui lui sied au vu de ses réalisations dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement etc. Pour l’année 2024 en cours, elle a offert 350 tables-bancs et les fournitures scolaires dans une vingtaine d’établissements scolaires de la région de l’Ouest et des dons en consommables et équipements médicaux dans plusieurs localités du Centre et du Sud. Nous avons eu l’occasion d’accompagner la responsable Rse, Vanessa Nana, sur le terrain et à chaque fois elle a laissé derrière elle du sourire. Au-delà d’octroyer des dons aux populations, Boissons du Cameroun en assure le suivi du moins en ce qui concerne les forages et d’autres équipements. Je me souviens d’une descente qu’elle a effectuée au quartier Nyalla à Douala 3e pour s’assurer du bon fonctionnement d’un forage offert par Boisson du Cameroun au Cma de cette localité quelques années auparavant.
7) 3 questions au DG de Boissons du Cameroun
1) Selon l’enquête d’opinion sur les pratiques de la RSE dans les entreprises, réalisée par Ascomt /malaria, Boissons du Cameroun est encore en 2023 la 1re entreprise citoyenne au Cameroun et ce pour la 7e fois ; vous- même avez été désigné meilleur manager de l’année, êtes-vous surpris par ces distinctions ?
Je suis heureux pour ce renouvellement de la confiance du public qui nous a plébiscité pour la 6e fois consécutive et la 7e fois première entreprise citoyenne du Cameroun. Nous l’accueillons comme une valorisation, mieux, une reconnaissance pour notre engagement sociétal. Me désigner « Meilleur Manager de l’année » a également été un grand honneur, accueilli avec beaucoup de fierté. J’exprime ma gratitude à tous les Camerounais qui ont porté leurs choix sur notre modeste personne.
Ces reconnaissances sont une invitation à faire encore plus afin de mériter pour les jours à venir la confiance du public nos fidèles consommateurs depuis 1948. Je saisis cette opportunité pour féliciter mes collaborateurs qui se meuvent au quotidien avec abnégation pour apporter du sourire aux populations sur l’ensemble du territoire national. Je leur ai demandé d’en faire encore plus cette année et nous avons de nouveaux projets RSE d’envergure sur le point d’être inaugurés.
Comme toute enquête d’opinion, la perception peut changer d’un instant à un autre. Nous étions quand même impatients de connaitre les résultats de cette 12e étude sur la perception de la pratique RSE par les entreprises camerounaises. Et comme je l’ai dit, nous sommes très reconnaissants de la distinction qui nous a été faite.
2) La RSE est un concept nouveau que les entreprises commencent à peine à intégrer dans leur système de fonctionnement or, en la matière, Boissons du Cameroun semble avoir une longueur avance, vous confirmez ?
Boissons du Cameroun a constamment été humaine. La question de la responsabilité en entreprise est une réalité palpable en son sein depuis sa création ….. Dans le cadre de ses activités, elle a toujours pris en compte les enjeux environnementaux, sociaux, économiques, éthiques. Aussi, sa longévité et sa longue expérience lui confèrent naturellement un avantage concurrentiel dans la pratique de la RSE au Cameroun.
Je dois ajouter que notre stratégie RSE est bâtie autour des 7 questions centrales à savoir : Gouvernance : gérer l’entreprise en toute transparence et garantir sa rentabilité. Relation et conditions de travail : promouvoir la sécurité et le bien-être au travail. Relations consommateurs et clients : promouvoir la consommation responsable et protéger les mineurs contre l’alcool. Loyauté et bonne pratique des affaires : garantir la loyauté des pratiques dans les relations avec nos Parties Prenantes. Droits de l’homme : égalité de chances, liberté d’expression et d’association pour tous. Environnement : Réduire l’impact de nos activités sur l’environnement. Communautés et développement local : Soutenir nos communautés sur les axes prioritaires du développement durable (Education, Santé, Environnement, Arts & Culture, Sport et entrepreneuriat).
3) Première société citoyenne sur plusieurs années, cela implique aussi que votre entreprise investit gros dans la RSE plus précisément dans les actions sociales, peut-on avoir quelques chiffres ?
Comme évoqué précédemment, cette distinction nous invite à faire encore plus que ce que nous faisons déjà. A titre illustratif, entre 2017 et 2022, nous avons construit, équipé et rétrocédé 16 forages sur l’étendue du territoire national. En 2023, nous avons construit 11 forages qui ont soulagé plus de 3 000 ménages. Nous avons en projet la construction de 20 forages supplémentaires sur l’année 2024, soit à peu près le double de l’année précédente.
Sur le plan de l’environnement, et dans le même sillage, nous avons planté, seulement pour le compte de l’année 2023, 1 700 arbres dont plus de 1000 dans la partie septentrionale du pays en 2024, et collecté 3 500 tonnes de déchets plastiques. Sur le plan de l’éducation, nous avons offert 454 bourses scolaires aux élèves performants, 750 kits de fournitures scolaires, 200 matériels informatiques à 17 établissements scolaires et structures de personnes vulnérables), 1 000 stages académiques dans le but de former la relève, 150 tables bancs à l’Ecole publique de Bangang, au Lycée de Bangang, et à l’école catholique d’Okola.
Il faut ajouter à tout ceci 3 500 orphelins et personnes âgées qui ont bénéficié du programme « Allez à la rencontre du père noël » et 1 200 femmes des GICS et associations (Gic Ribaou et RAFAMO) qui ont reçu des dons en équipements agricoles et de transformation des produits issus de leurs récoltes.
Ces chiffres montrent notre engagement sans cesse croissant. Nous voulons toujours faire plus pour les populations qui nous font confiance depuis plus de 76 ans.
Pour finir, nous voulons à travers nos actions et notre activité « créer un monde auquel nous serons tous fiers d’appartenir », c’est notre Vision, ceci en droite ligne avec notre Mission qui est de « procurer le bien-être en contribuant au développement du Cameroun ».
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