Initialement prévu le 22 novembre 2024, la session du conseil consacrée à l’adoption du compte administratif a siégé quelques jours après en dépit du boycott des travaux par 18 conseillers.
Le conseil municipal à Dibombari est dans la tourmente. Le 27 novembre 2024, la session du conseil consacrée à l’adoption du compte administratif doit siéger, 18 conseillers sont agglutinés à l’entrée de la salle de délibération. Ils ne veulent pas entrer. Ils ont décidé de ne pas prendre part aux travaux mais alors pour quelles raisons ? L’un des dissidents, Dr Nkome Philibert explique : « nous voulons exprimer notre mécontentement et notre indignation suite au comportement du chef de l’exécutif qui fait des convocations aujourd’hui à têtes chercheuses. Il convoque 30 conseillers sur les 34 que compte le conseil, on ne sait pas pourquoi. Nous lui avons demandé de nous expliquer…. »
D’après le conseiller Nghewa, un autre dissident, le conseil prévu ce jour n’a pas lieu d’être car au cours de la session de juillet dernier, le vote pour l’adoption du budget s’est soldé par un échec, 17 voix contre et 15 pour. Autrement dit le budget n’a pas été voté. « Il était question normalement, relève-t-il, que la procédure concernant la suspension ou bien la dissolution du conseil prennent effet avec l’administration du département du Moungo. Malheureusement contre toute attente, on nous convoque à une session de comptes alors que le budget n’a pas été voté, quel est le texte qui justifie la convocation de cette session, s’interroge Nghewa »
Le quorum, une autre pomme de discorde
Le conseil de ce 27 novembre se tient après celui du 22 novembre qui n’avait pas abouti parce que le quorum n’était pas atteint. Ebanda Songue Isaac conseiller- Manidem a pris part aux travaux. Il explique que cette fois ci le quorum a été atteint. Le report a entrainé l’application d’une autre disposition de la loi : « quand le conseil est renvoyé pour défaut de quorum, le quorum du deuxième conseil qui se tient sur le même sujet passe de deux tiers à deux quart et les deux quarts c’est la moitié du conseil. Les conseillers qui sont restés en salle étaient au nombre de 15. Les 15 faisant la moitié des conseillers qui jouissent d’un droit de vote, le président de séance a demandé au regard de la loi de procéder au vote du compte administratif, ce qui a été fait. L’adoption de ce compte est légal c’est-t-à dire conforme aux dispositions du Code des collectivités territoriales décentralisées. »
Entre les conseillers dissidents et l’exécutif communal, les chiffres du quorum et le nombre de conseillers jouissant du droit de vote constituent aussi un important sujet de discorde. Au début de la mandature, le conseil municipal de Dibombari comptait 35 conseillers. Avec le décès d’un conseiller le nombre est passé à 34. Eu égard à la « forte dissidence » au sein du conseil, Nkome Philibert voit derrière la non convocation de certains conseillers la préparation par le chef de l’exécutif d’un passage en force. Un avis que ne partage pas Ebanda Songue : « nous avons actuellement trois conseillers qui ont été condamnés et qui ne peuvent pas prendre part au vote. A la dernière session municipal consacrée au vote du budget, il s’est avéré que le conseiller Nkomè Philibert ne pouvait pas voter puisqu’il était ciblé par un mandat d’amener. Je ne peux pas entrer dans les détails mais je sais que le sous-préfet avait dit ce jour-là qu’il ne pouvait pas prendre part au vote. Aujourd’hui les conseillers qui jouissent d’un droit de vote sont au nombre de 30. »
Confusion entre la politique et la gestion municipale.
La récurrence des tiraillements au sein du conseil municipal de Dibombari depuis le début de la mandature en cours est d’autant plus absurde que le Rdpc détient une majorité confortable de plus de 95 % pour faire passer ses volontés. « C’est vraiment dommage dit Ebanda Songue, Je pense que c’est le propre des partis conservateur où les intérêts particuliers priment sur le collectif. Pour le conseiller Nguila Antony administrateur des collectivités et ancien receveur municipal, le problème est la confusion entretenue à la mairie entre la politique et la gestion municipale. Le chef de l’exécutif municipal que nous avons n’arrive pas à se mettre en phase par rapport à ce travail.
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