Les populations de Babenga manifestent contre Sa Majesté Modi Dissake
Elles accusent leur chef d’avoir compromis 61ha de terre du village et sont descendues dans la rue pour faire entendre leur colère.
Tout de noir vêtus, les filles et fils de Babenga, petit groupement de la localité de Bomono Ba Mbenga dans le département du Moungo étaient dans la rue. Ils ont marché tout le long de l’artère principale qui traverse le village pour exprimer leur ras-le-bol face « aux maladresses » de Sa Majesté Jean-Claude Modi Dissake. La cupidité de ce dernier, disent-ils, a fini par mettre à mal le patrimoine foncier du village qui par définition est un bien commun.
Selon les manifestants, le chef a fait d’un certain Babila Gabsia « propriétaire » de 61 ha de terre à Babenga. Ce qu’ils contestent en estimant que le titre foncier qu’il détient n’est pas authentique, il est frauduleux et est le fruit d’une manœuvre orchestrée par Babila (installé dans le coin dans les années 80) avec la complicité de Modi. « Nous sommes en train de décrier le faux que Babila a effectué en vue de l’obtention de son titre foncier 9736 en 1989, soutient …le revérénd Ekambi Ekambi chef de la famille bonangang notable du village. A l’époque, le document a été signé par notre chef qui était notable comme nous. Le village a introduit un recours auprès du ministre mais aujourd’hui comme Modi est chef, il joue un double jeu. Il a abandonné la communauté parce qu’il est appâté par l’argent de l’autre côté ».
Titre foncier 9736, authentique ou inauthentique ?
En tous cas pour une bonne frange de la population, le chef a trahi la confiance mise en lui. Quelques faits qui l’attestent selon les marcheurs :
-Alors que la procédure est pendante auprès du Mincaf, Modi saisit le tribunal administratif le 15 décembre 2020 pour demander de sursoir l’affaire parce qu’il a signé un protocole d’accord avec la famille Gabsia or certains soutiennent qu’il n’en a pas qualité car son statut de chef ne lui confère pas automatiquement le mandat d’agir en lieu et place des familles qui forment la communauté. Celle-ci va faire opposition le 16 décembre 2020 en saisissant le tribunal administratif.
-En décembre 2020, la communauté se réunit et choisi un de ses fils en la personne de Albert Djiboundjè pour la représenter dans le cadre de cette affaire parce que Modi Dissake est jugé corrompu. Ce dernier signe de sa propre plume le procès-verbal fait à l’issue de cette réunion. Mais cela ne l’empêche pas de s’engager dans un cabinet d’huissier à produire un « prétendu protocole d’accord » à l’insu de la communauté.
– Autres faits de trahison : après la mort de son père, Modi s’est accaparé des titres fonciers des familles qu’il aurait hypothéqué
le 15 mars 2022, il s’emploie à faire dans un cabinet d’huissier un protocole d’accord qui porte le noms des membres de la communauté y compris celui de son père qui devrait passer devant le notaire le 15 mars 2022 alors qu’il est décédé le 9 mai 2018 .
Les populations ont manifesté pour « décrier l’attitude du chef » qui malheureusement n’a pas daigné répondre à nos sollicitations. Elles en appellent à la sagesse du chef de l’Etat pour qu’elles soient restaurées dans leur droit.
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