
Le gouverneur du Littoral en posture de chef de famille
En ce jour du 3 novembre, Samuel Ivaha Diboua est avec les forces vives de la ville dont les représentants des ressortissants des différentes communautés établies à Douala. La rencontre se tient à la Salle Rodolphe Tokoto à la mairie de ville. Avec son auditoire, Il n’est pas question de débat mais de sujet de méditation et de paix.
Eu égard au climat de tension qui prévaut à Douala depuis un moment, le patron de la ville a décidé de prêcher la paix aux Doualais, d’essayer de ramener les uns et les autres à la raison. De prime abord, il fait cette observation hautement pertinente : « Personne n’a le baromètre de la raison, personne n’a raison plus que son voisin. Ces moments sont délicats et nous devons tout faire pour que ce qui nous réunit tous à savoir notre patrie le Cameroun, ne connaisse pas les situations regrettables parce qu’il est très facile d’allumer le feu mais très difficile de l’éteindre ».
Le feu a généralement pour source la passion dit l’administrateur. Pour illustrer son propos, il va s’appuyer sur la religion que les Camerounais ont en partage, qu’ils aiment le plus, le football. « Lorsque les Lions indomptables jouent, les passions se déchainent. S’ils infligent une défaite à l’équipe adverse, ils sont tous contents, tout le monde s’accorde à dire c’est bon. Lorsqu’ils sont battus, on commence à chercher les boucs séminaires : l’entraineur n’était pas bon, Aboubacar n’a pas pu marquer, on a oublié Tchoupo Moting, Kalla est très lourd etc. ».
Le football, notre religion
Dans la suite de son développement, le gouverneur fait le parallèle avec les élections qui sont comme un match de football. Et en tant que tel, ils doivent déboucher sur la victoire des uns et la défaite des autres. A l’issue, il doit y avoir des gagnants et les perdants. Il constate, curieusement que pendant le déroulement du « match »(le dernier aujourd’hui source de conflit), tout le monde était calme, même les observateurs internationaux ont confirmé la sérénité des opérations de votes, tout s’est bien passé dit le patron de la ville. Mais après, le diable est sorti des bois, a commencé à chercher qui dévorer. « Nous nous sommes retrouvés donc dans le cafouillage. S’il y a un qui veut dire la vérité, on l’étouffe, un autre veut mentir, on l’étouffe, tout autant que celui qui veut absolument avoir raison. Or, relève le gouverneur, nous sommes fils d’un même pays le Cameroun »
Fort de sa longue carrière dans l’administration, de son expérience à Douala où il a été chef de cabinet de trois gouverneurs, sous-préfet……et aujourd’hui gouverneur, Ivaha Diboua a appris beaucoup de cette ville qu’il dit connaitre trop bien. Il y a connu plusieurs élections, il a appris aussi des hommes et jusqu’où la passion peut les conduire. Il va partager avec ses invités un fait relevant de son expérience de sous-préfet de Bonabéri dans le 4e arrondissement de Douala au courant des années de braise, précisément en 1992.
La source du mal : la passion, l’aveuglement
Il raconte qu’au Cours d’une élection, une fausse information sur la disparition d’une urne circule et met la ville en ébullition. On signale que monsieur Belong Maurice (de regrettée mémoire), adjoint au délégué du gouvernement a camouflé l’urne 44 dans sa résidence laquelle s’est transformée quasiment en maison mortuaire car comme le décrit Samuel IvahaDiboua, « les gens entraient sortaient, entraient sortaient. Monsieur Belon était en culotte désarmé, essuyant les insultes d’une foule qui croit que l’urne est cachée chez lui ».
Le sous-préfet d’alors, aujourd’hui gouverneur de la région du Littoral demande au responsable politique dont les militants avaient envahi la résidence du délégué, de dire à ses camarades que l’urne 44 est bien à la mission catholique de Bonabéri. Lorsque monsieur Koumassi annonce la nouvelle à ses camarades, ceux si scandent à l’unisson : Corrompu ! Corrompu ! Corrompu ! Le sous-préfet fera évacuer de force les militants, environ 3000, qui avaient envahi le domicile de monsieur Belong.
Conclusion
« Voyez-vous à quel point la passion, l’aveuglement peut faire glisser une partie du territoire dans le sang, a lancé Ivaha Diboua ? Le responsable de ce parti est devenu corrompu parce qu’il a dit la vérité. A la suite de cette histoire, je dis à mes frère Doualais, ressaisissons-nous ! La haine n’est pas la solution. » Il insiste sur ce point parce que derrière la violence observée ces derniers temps à Douala, Il ne voit pas les élections, mais la haine de l’autre, les règlements de comptes »
« RESSAISSISONS NOUS » C’est l’objet de l’appel pressant que le gouverneur a lancé aux forces vices de la ville ce 3 novembre. Il les a invité chacun à se mirer devant son Créateur pour savoir ce qu’on est vraiment.
Des prières et des invocations de l’iman ont marqué la fin de cette rencontre consacrée à la méditation sur la haine et la paix.









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