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Comme dans un film policier, le quartier Ange Raphael situé dans l’arrondissement de Douala 5ème fait l’objet d’un encerclement par des éléments de maintien de l’ordre en tenue et en civil qui arpente tous les coins à la recherche d’un individu identifié comme organisateur des jeunes pour la marche contre le régime de Yaoundé et pour le départ de Biya. Reportage…
Mercredi 23 septembre 2020, 24 heures après la marche organisée par certains partis politiques et des groupes de jeunes pour «chasser Paul Biya et tout son gouvernement au pouvoir», le quartier Ange Raphael est carrément encerclé par des gendarmes et des policiers anti-émeutes, lourdement armés. On dirait un quartier en état de siège. Le malheur que vivent les populations est le fait d’une seule personne citée presque par tout le monde comme le plus grand instigateur de ladite marche, le jeune Christian Ayissi Deffo dont le domicile a bien été repéré par les hommes avec l’appui des indics. Les informations recueillies sur place nous révèlent que «Christian (prénom très connu) est le leader d’un groupe de jeunes ici au quartier qui sont contre tout ce que Paul Biya fait. Ils suivent Maurice Kamto et les discours des gens comme Ka Wallah. Ce sont des vrais opposants ici. Ils sont sortis pour suivre la marche lancée par ces leaders politiques de l’opposition et voilà que le quartier ne respire plus. On surveille tout le monde. Il y en a parmi eux qui sont déjà arrêtés, je ne peux pas exactement vous citer des noms, mais lui Christian on le cherche avec la torche», nous révèle sous cape son plus proche voisin qui a souhaité garder l’anonymat. Plus loin, un autre jeune, témoin de ce qui se passe confirme : « Ils ont fabriqués des plaques ici avec des messages assez forts. Christian brandissait « Monsieur Biya, il faut libérer le Cameroun », nous fait savoir Clémentine Adjali, qui habite le même quartier.
Christian Ayissi Deffo opposant farouche
D’autres personnes sont mises à contribution pour attraper Christian Ayissi Deffo, la vingtaine dépassée et qui selon certaines langues « veut faire les choses qui dépassent son âge. Il a à peine 25 ans et veut suivre les vieux qui ont roulé leur bosse. Voilà maintenant qu’il n’y a plus personne pour le protéger, on ne sait même pas où il se trouve, ses parents même sont bloqués, surveillés nuit et jour. Avec les choses du Cameroun ci peut être même qu’il a été arrêté et on joue la comédie pour nous endormir et nous faire peur. On ne sait jamais. Mais il faut dire que monsieur Ayissi Deffo est bien têtu, on lui a toujours dit d’éviter Paul Biya et ses gens, il ne comprend pas. Tous les jours ici, il nous casse les oreilles avec son Paul Biya a échoué sur tous les plans, les jeunes n’ont aucune place avec ce régime. C’est un opposant farouche au régime de Yaoundé », explique Alice M.Z, très proche de la famille de Christian Ayissi Deffo.
Intimidations sous forme de communiqués
Il faut dire, suite à ces marches, les autorités camerounaises ont multiplié les communiqués. Le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a ainsi exhorté les citoyens à « rester sourds aux appels à l’insurrection, irréfléchis et insensés, à faire échec, comme de coutume, aux manœuvres déstabilisatrices d’où qu’elles viennent ». Et Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale, a sérieusement averti : «Aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti que ce soit et de qui que ce soit», de quoi contraindre les marcheurs soit au silence, soit alors à l’exil, sinon les « portes de l’enfer » sont ouvertes devant eux.
A.J. source Le Messager
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