Françoise & Mila : Après la longue pause le grand retour
Suite à la sortie de leur dernier Opus intitulé « Wase », 44 ans après le premier album, la session d’écoute qui se tient au cabaret Boj à Bonanjo (Douala) offre aux invités en cette soirée du 17 avril un moment d’exaltation intense. Les sonorités servies par le couple auront été un régal pour l’ouï et le cœur.
Ceux qui découvrent seulement ce vieux couple d’artistes- musiciens, vont certainement les trouver étrange tant la beauté des mélodies qu’il offre à écouter contraste avec l’environnement musical très brouillé par les genres musicaux de moindre valeur et généralement moins profonds. Mais qu’importe si tout autour on chante mal, l’essentiel pour Françoise et Milla n’est-il pas de chanter merveilleusement pour assouvir leur passion et partager la joie qu’elle engendre ?
Assez élaborés, les titres Ndol’ango my love, Wase ou Muléma du nouvel album sont de véritables chef-d’œuvre. Quand les deux artistes, transportés par « Mulema » se lèvent sur le podium pour en reprendre les paroles et esquisser quelques pas de danse, la contagion affective est automatique. Ils transmettent spontanément la gaité au public. Les moins jeunes qui ont jadis dégusté Nyotélèba (1979) et Timba Mboussa(1981) reconnaissent bien les prouesses de ce couple, amoureux depuis plus d’un demi-siècle et passionné de musique.
Leurs premières productions continuent en effet d’enchanter les mélomanes. Certain titres, dit Françoise, ont été revisités par d’autres artistes : « les premières notes de Nyotélèba apparaissent dans le Medley de reprise Bepouma de Féfé Békombo, titre de l’album collectif « Jaime le Cameroun, volume1.» Massoma a été repris par Papa Zoé. Présent dans la salle, ce dernier a été convié à monter sur scène et il s’est livré à une belle démonstration avec Françoise et Milla. Était également parmi les invités une autre icone de la musique Camerounaise, Toto guillaume, un témoin privilégié des premier succès des Milla.
L’amour leur thème de prédilection
Pour son grand retour en 2025, le couple qui entend vivre une « seconde jeunesse » veut également renouer avec son public et conquérir de nouveaux mélomanes. « Comment comptez-vous faire ? » Question d’un journaliste qui pense que promouvoir une œuvre musicale produite par des personnes d’un âge avancé apparait comme un pari risqué. Françoise et Mila croient pourtant pouvoir y arriver et même aller plus en produisant deux ou trois albums encore. Ils sont d’autant plus optimistes qu’ils se sont bien préparés et sont bien entourés : le dernier né a été conçu par l’architecte culturelle Achille Kotto, produit par Essaca (Ecole supérieur spéciale d’architecture du Cameroun), sous les arrangements du saxophoniste Marius Dosso.
Dans une société camerounaise qui traverse une période charnière de son histoire, Françoise et Mila ne font-il que de l’art pour l’art ? Cette question qui a quelques peu égratigné François a provoqué en lui cette réaction : « Chaque jour, nous parlons au peuple, nous chantons l’amour en l’exhortant à le vivre. Que serait la vie sans la musique ? Imaginez un seul jour sans musique ? »
Que dire pour résumer le parcours artistique du couple Françoise et Milla ? Simplement qu’il a trois grands marqueurs, l’entrée tonitruante dans la musique avec Nyotélè mba 45 tours puis Timba Mboussa, 33 tours fait de plusieurs titres. Le deuxième est la longue pause que s’est imposé le couple pour se consacrer en priorité à sa famille. Et enfin le dernier-né « Wase » où les auteurs reprennent leur thème de prédilection, l’amour.
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