M.B.B.K = MULATAKO ma BELONGI ba BOME ba KAMERUN
Le Ngoso est une forme d’expression poétique et lyrique traduisant les récits, les contes et les évènements.
Le Ngoso est un mode de communication mêlant du chant à l’art des grands conteurs ou griots chez les Sawa. Pratiqué depuis toujours par nos ancêtres, il demeure l’élément de médiatisation pour dénoncer, relater, raconter une histoire et rendre hommage à un haut fait ou une bravoure.
La coutume des Sawa consiste à organiser des soirées où le griot enseigne, par sa maîtrise du verbe, la langue duala avec les MINIA (histoires courtes).
L’épopée la plus connue est celle de JEKI LA NJAMB’A INONO. Récit qui par son ampleur et sa complexité se relate en plusieurs soirées. Il faut être initié pour prétendre pouvoir raconter cette épopée. Et dans les MINIA interviennent une forte dose de chansons Ngoso.
ESIMO !!! EBELE BOSO !!!
« Parce que le vrai progrès est la tradition qui se prolonge. »
Le Ngoso continue de nos jours, d’exercer son pouvoir magique et mystique, sur les jeunes depuis la renaissance et l’éveil culturel opéré par le Prince DIKA AKWA ÑA BONAMBELA dans les années 1980.
Il existe plusieurs formes de Ngoso mais les plus pratiquées sont : BEDUTE, BOLOBO, EBANDA, EÑENGE, ESEKU, ETUBISE, EYABO, MUNDENE, SAMPA MPEDI, SOBE, SOBO.
ESIMO !!! EBELE BOSO !!!
Le Ngoso, le chant et l’Esewe, son rythme font la musique traditionnelle du peuple Sawa.
Le Ngoso est chanté à toutes les occasions et bénéficie d’un apport rythmique soutenu par cinq principaux instruments :
- ELIMBI (balafon à deux notes), fait avec un tronc d’arbre creux,
- NGOMO (tam-tam), une espèce de « Jembe » typiquement local,
- MIKENG (les cloches), une section de trois types de cloches : basse, médium et solo,
- MISESEKO (les shakers), les shakers du littoral du Camerou,
- MBAKA, deux bâtons de bambou de Chine qui rappellent les Ti-Bois antillais.
ESIMO !!! EBELE BOSO !!!
Cette musique est très rénovatrice par rapport aux chants de louanges européens calqués sur la musique classique.
C’est une musique plutôt expressive :
- très festive pour mettre une bonne ambiance,
- très mystique aussi car elle peut inciter à la transe
- et surtout très la mélancolique comme le « Blues » américains du fleuve Mississipi.
En fait, c’est un des ancêtres du « Blues ».
Ce genre musical est l’apport majeur introduit dans la musique religieuse par le Révérend Pasteur LOTIN’A SAME dans les années 1920 qu’il appela l’« ESEW’A BOSANGI ».
Le Pasteur LOTIN’A SAME le fait sans concession, en utilisant les instruments traditionnels et en composant une œuvre dont les éléments sont des centaines de cantiques.
Le directeur technique de la chorale d’Hommes de Deïdo, Paul LEMBE MBAPE va largement exploiter cette base musicale dans ses compositions. Il donne a ses chansons une couleur originale et authentique. Paul LEMBE va ainsi en faire hériter à la chorale d’Hommes de Deïdo.
Dr C M E, octobre 2012
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