Cette cité souffre aujourd’hui de tous les maux : occupation des drains par les constructions, voies d’accès impraticables, déficit d’eau potable, système d’assainissement peu performant…
Comme d’autres quartiers concernés par l’arrêté du Minhdu du 18 décembre 2017, le choix de Bobongo et de la Cité berge a été motivé par sa forte vulnérabilité. En dépit de leur position stratégique, proche de l’Aéroport internationale de Douala donc à l’entrée de la ville, ils ne répondent pas aux normes d’un quartier attrayant, d’un cadre où il fait bon vivre. Au contraire, il cumule tous les maux des shantytown, faits de groupe hétéroclite de logements précaires. Selon le rapport diagnostic de la Maetur, « 93% des habitations sont de bas standing, avec une forte prédominance (36.3%) de constructions en matériaux provisoires. 97% des habitations se résument à de simples maisons de plain-pied bâties sur une superficie d’à peine 69 m². L’absence d’entretien et le manque d’espace aggravent la précarité du cadre de vie ».
L’occupation des drains par les constructions, leur obstruction par les déchets solides et la destruction de la mangrove y a décuplé la fréquence des inondations. Bobongo/Cité berge est en plus enclavé, les voies d’accès y sont impraticables, « la densité routière, de 0,83 km pour 1000 habitants, est faible et insuffisante pour une desserte optimale ». Qu’en est-il des services sociaux de base ? L’accès à l’eau potable est limité. Les habitants font en majorité recours aux forages et aux puits. Ce qui est d’autant plus risqué pour la santé que ces sources d’approvisionnement ne font l’objet d’aucun traitement fiable. Le mal de l’éclairage public, en particulier sur les voies de circulation dans les quartiers, est un facteur aggravant de l’insécurité ambiante.
Bobongo/Cité berge est à l’image de tous les bidonvilles : insalubres, sans système d’assainissement performant ; seulement 55. 76% des ménages ont recours aux services d’HYSACAM pour l’évacuation des déchets. L’offre en équipements collectifs y est de loin inférieure aux besoins. Pour plus de 64000 habitants, les deux quartiers accusent un déficit de 9 écoles en maternelle, 26 au primaire et 4 au secondaire selon les statistique de la Maetur. La nuisance sonore (causée par le trafic aérien intense, le trafic routier sur la Nationale No3 Douala-Yaoundé, l’activité dans les marchés et les bars) complète le tableau des incommodités qui font le quotidien des populations.
Fort heureusement, cette triste image ne sera bientôt qu’un souvenir avec la mise en œuvre imminente du projet de restructuration et de rénovation de Bobongo/ Cité berge
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