Cérémonie de dédicace à l’amphi 800 de l’Ecole supérieure polytechnique de Douala ce 13 février. L’ouvrage, Plate and Shell Models, paru aux éditions Springuer Nature est l’objet de la consécration. Son auteur, Robert Nzengwa est un professeur titulaire des universités, mais surtout une sommité dans le domaine de la connaissance scientifique.
Avant de commettre cet ouvrage qui fait déjà fureur dans les milieux industriel et scientifique à l’étranger (le stock de la première production est épuisé), la réputation du Pr Robert Nzengwa, premier doyen de l’ex Faculté de génie industriel, actuelle Ecole nationale supérieure polytechnique de Douala, avait traversé longtemps auparavant les frontières du Cameroun. Les docteurs, les enseignants, les ingénieurs qu’il a « bâtis » portent ses marques à travers le monde et contribuent à répandre la renommée du grand prof. La cérémonie de dédicace de son livre a offert à plusieurs d’entre eux l’opportunité de rendre un vibrant hommage à ce génie en mathématique et encadreur dévoué qui a profondément marqué leur parcours académique.
Science, ingénierie, développement
La notoriété du Pr Robert Nzengwa au-delà des frontières de son pays a aussi un lien avec le discours révolutionnaire, avant-gardiste qu’il tient sur « la science, l’ingénierie et le développement », thème par ailleurs de la conférence organisée à l’occasion de la cérémonie du jour. C’est dans ces trois vocables intimement liés que réside, de l’avis de l’auteur, la souveraineté effective des Etat africains. Ce discours est de nature à affoler les occidentaux convaincus que la souveraineté technologique ou industrielle de l’Afrique est un leurre.
L’idée peut en effet sembler utopique, explique l’enseignant « parce que tout nous vient d’ailleurs notamment de l’occident : les machines, les armes, les médicaments etc. « Si nous faisons de la recherche sur une maladie et que nous n’avons pas de machine pour fabriquer les comprimés, nous ne sommes pas sortis de l’ornière. Pour mesurer la fragilité de notre position, il faut poser l’hypothèse qu’un jour le fabriquant de machine refuse de nous en fournir ou décide de mettre l’embargo sur les pièces détachées, il nous met immédiatement en danger ».
De cette hypothèse qui peut être posée dans plusieurs domaines de la vie de tous les jours, se dégage une problématique : « Ne sommes-nous pas en capacité de produire ce que nous achetons ailleurs les machines de pointe par exemple pour faire tourner les industries de troisième type ? ». Pendant plus de trois heures d’horloge, le professeur Nzengwa s’est attelé à démontrer à l’assistance que l’Afrique en est capable et la ressource humaine ne manque pas. Les ingénieurs formés dans les écoles polytechniques ont, dit-il, de la matière grise pour transformer la connaissance en connaissance scientifique et transformer celle-ci en connaissance technologique.
Du savoir ancestral à la connaissance scientifique
Un ingénieur est un technologue qui utilise la technologie et celle-ci est basée sur la science et la science n’a pas de limite. L’universitaire souligne au passage que les savoirs ancestraux sont parfois des réservoirs de connaissances qui peuvent être transformées en connaissances scientifiques, il suffit de creuser dans ces savoirs souvent « méprisés ». « Les aborigènes en Australie imputaient les feux de brousse à certains oiseaux, ils n’ont pas été cru. Certains chercheurs ont récemment trouvé des éléments qui l’attestent.
La souveraineté technologique peut devenir une réalité, il importe de changer de paradigme, de façon de faire. Une fois que la nouvelle vision est clairement définie, dit le prof, « on transforme les connaissances en connaissances scientifiques puis en connaissances technologiques donc en savoir-faire. La matière de notre livre est de démontrer que notre souveraineté technologique relève du possible et qu’il n’y a pas de souveraineté sans souveraineté technologique ». Plate and Shell Models (Modèle de plaques et coques), un ouvrage de près de 300 page offre des solutions concrètes.
Un exemple :La théorie de calcul de la structure du pont qui date des années 1950 est encore utilisée aujourd’hui par certains ingénieur, le livre propose des théories nouvelle qui ont permis aux jeunes ingénieurs de son cabinet de rédiger les logiciels qui font des calcul de façon plus optimale et plus Juste.
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