La question taraude tous les esprits dans la petite localité située à 27 kilomètres de la ville de Douala. Après une rencontre d’apaisement supposée, qui s’est plutôt érigée en un conseil communal. Prenant ainsi à contre-pied, les 17 conseillers qui ne veulent plus travailler avec le maire Justin Bejedi Ndamè. Evocation…
La première rencontre avec le groupe des 17 programmée pour le mercredi 26 juin 2024 ayant avorté, une autre a été convoquée le lundi 1er juillet 2024 avec comme objet «une médiation sollicitée par monsieur le maire pour apaiser les tensions afin de voter et adopter le budget bloqué depuis décembre 2023 », nous renseigne-t-on.
Tout a donc bien été préparé par le préfet du Moungo, qui selon, les déclarations de la majorité des conseillers municipaux, « avait déjà pris fait et cause pour Justin Bejedi Ndamè pour passer en force le budget du maire. Aucune commission ne s’est assise pour élaborer ce sujet, il l’a fait seul avec le petit nombre de conseillers acquis à sa cause », a déclaré une source à la mairie. Une information confirmée par l’un des conseillers du groupe des 17 dissidents. Les proches de monsieur le maire n’ont pas souhaité commenter cette déclaration.
Lundi 1er 2024, tout est calme dans le chef-lieu de l’arrondissement. La salle est prête pour accueillir les protagonistes. Le préfet est au rendez-vous contrairement à la première rencontre où il s’était fait représenté. Il est presque 12h, lorsqu’on le préfet annonce le début des travaux. A la surprise générale pas de concertation au préalable, le quorum est atteint et le conseil municipal peut commencer.
On a alors entendu : « délibération municipale N0 01/PM/CT/SG/ 2024 portant vote du budget de la Commune de Dibombari, exercice 2024. Nous allons procéder à l’exposé. Ok, on va lever les doigts. Alors, quels sont ceux qui sont pour le vote de la délibération numéro 1 consacrée au budget ? 15 conseillers y sont pour. Qui sont ceux qui ne sont pas pour le vote du budget? 17 y sont contre » dans la suite on entend « C’est bon. On regarde ce qui a été enregistré. On a effectivement 15 conseillers qui votent pour et 17 qui votent contre. Je vais passer la parole à monsieur le Président pour la suite. Je vois qu’il y a quelques faits », a déclaré le secrétaire de la séance.
La réponse du préfet, présidant le conseil : « Je reçois que parmi les présents, il y a 32 personnes présentes. D’un côté, il y en a eu 15 personnes qui se sont prononcées pour le vote du budget. Et de l’autre côté, on a 17 personnes qui se sont prononcées contre le budget. Ce qui a priori fait savoir que le budget ne pourrait pas être voté. Mais dans le fond, il y a deux personnes qui ne devraient pas être présentes. Le premier est en prison et sa procuration ne compte pas. Le second est sous le coup d’un mandat d’amener et donc il ne vote pas », a décidé Yves Bertrand Ndjana. Toute chose qui a provoqué un tollé général : « On dit non !!!! Non !!!!. Non !!!!. Ne créez pas le désordre. Arrêtez ça, monsieur le Président. C’est incroyable….Vous ne voulez pas vous faire respecter. Adoptez. !!! Adoptez !!!. Applaudissez !!!. Le vote est adopté. Le vote est adopté par monsieur le Président. Chez vous, vous ne pouvez pas accepter ça. Dans votre village, vous ne pouvez pas accepter ça. Vraiment. Même quand on a le mandat d’amener, on est libre de s’exprimer», éclats de voix des conseillers du groupe de 17 qui ont choisi de vider les lieux : « nous avons préféré laisser le préfet continuer son Conseil comme il est en train de le faire », ont-ils déclaré à l’unisson..
Des manquements soulevés
Au terme d’un conseil éclair qui au aduré à peine 30 minutes, on a eu droit aux éclats de voix et aux grincements de dents. Malgré leur vote négatif, 17 conseils municipaux parmi les 32 que compte la mairie de Dibombari, dénoncent un passage en force de l’autorité administrative : « Nous, nous étions 17 contre 15. Il n’y a pas de listes de présence au cours d’un conseil. Nous demandons un conseil extraordinaire, on nous offre un conseil ordinaire, présidé par le préfet. Mais c’est terrible !! Le préfet nous a directement ôté deux voix, c’est-à-dire la voix du conseiller Komè Philibert, pourtant présent dans la salle. Il prétend que le conseiller Kome a un mandat qui n’a pas été donc ça fait problème. Le préfet dit que Same Ntouba est condamné mais il a fait appel n’est donc pas condamné définitif a révélé Samuel Elongo Kingue 1er adjoint au maire. la colère est encore plus grande chez Emmanuel Ngweha :« on ne peut pas comprendre comment les conseillers ne sont pas d’accord de travailler avec un maire et la tutelle continue de soutenir ce maire« .
passage en force
pour le conseiller Dr Philbert Kome » c’est une véritable incongruité ,le préfet argue que je fais l’objet d’un mandat d’amener et par conséquent ma voix ne saurait compter, je ne sais pas quelles sont les dispositions légales qui prévoient de ce que quand on fait l’objet d’un mandat d’amener on ne peut pas participer au conseil et voter conformément à la législation » a t-il déclaré. « il a refusé la procuration du conseiller Same Ntouba sous prétexte qu’il est condamné malgré le fait que nous ayons produit un certificat d’appel, c’est donc un passage en force et il faut que le gouvernement et le monde entier comprenne ce qui se passe dans la mairie de dibombari « dit encore le conseiller Emmanuel Ngwheha.
une gestion opaque
A l’origine de cette tension au sein du conseil de l’exécutif municipal ,une série de griefs à l’encontre du maire Bejedi de l’opacité dans la gestion, le non respect des engagements pris pour satisfaire les attentes des populations: « nous reprochons par exemple la destruction du stade sans délibération, nous reprochons une gestion opaque il y a plein de choses qui permettent de comprendre exactement ou nous sommes ,ou nous allons et pourquoi nous ne sommes pas d’accord d’y aller dans la direction contre les populations « avons nous entendu de la bouche des contestataires qui entendent porter l’affaire en haut lieu « on ne va pas baisser les bras, on va arriver jusqu’à Yaoundé et un peu partout.il faut l’arbitrage du MINDEVEL… » autre fait marquant ,l’interdiction dans la salle des médias ,une chose déplorée par plusieurs conseillers municipaux » ce que nous venons de vivre est en totale violation de l’article 37 alinéa 11 du code des collectivités territoriales décentralisées qui stipule que les assises du conseil municipal sont ouvertes au grand public donc le maire a organisé un conseil à huis-clos ont dit les conseillers municipaux » bannis par le préfet ».D’autres sources nous font savoir que certains adjoints au maire n’ont pas touché leurs indemnités de fonction depuis le début de leur mandat .
Alphonse Jènè
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