La société de bourse Emrald Securities Services, arrangeur de plusieurs emprunts par appel public à l’épargne émis par l’État gabonais, fait l’objet d’une cabale persistante depuis quelques semaines.
Les détracteurs de la société Emrald Securities Services Bourse SA (ESS Bourse) cherchent à saper les performances qu’affiche cette société de bourse. Dans l’une de ses livraisons abondamment relayée sur toutes ses différentes plateformes, le groupe de presse Ecomatin affirme que « la société pilotée par le camerounais Christian Din Dicka n’est pas parvenue à lever la totalité de l’enveloppe recherchée pour le trésor gabonais », concernant l’emprunt obligataire « EOG 2024 à tranches multiples » émis par l’Etat du Gabon par appel public à l’épargne pour lever la rondelette somme de 150 milliards FCFA.
Cette intrigante affirmation soulève plusieurs interrogations. Etant donné que tous les observateurs avertis de l’écosystème du marché financier de l’Afrique Centrale sont informés de la clôture avec succès de cette opération par une sursouscription à hauteur de 19 107 954 797 FCFA, soit un taux de réalisation de 112,74%.
A la suite de cette incongruité, le groupe Ecomatin dans sa livraison du 4 septembre 2024, a ciblé une fois de plus la société de Bourse par ces termes « Arrangé par ESS Bourse, l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne dénommé ‶EOG 6,25% NET 2023-2028″ » de l’Etat gabonais n’a toujours pas été admis à la cote de la Bvmac, un an après sa clôture. Une première depuis la fusion des places boursières de la Cemac qui inquiète les investisseurs censés percevoir le paiement leur d’intérêt », peut-on lire sur toutes les plateformes du groupe. Cette autre livraison semble confirmer l’objectif visé par le groupe de presse, à savoir discréditer la société de bourse, et créer le doute dans les esprits du public.
C’est ici l’opportunité pour moi de rappeler que la décision de faire introduire une valeur à la cote de la Bvmac incombe à l’émetteur qui, pour la circonstance est l’Etat du Gabon et non à l’arrangeur. Mais également de relever que, ESS Bourse SA est classée parmi les meilleures sociétés du marché financier de l’Afrique centrale en termes de structuration des opérations d’emprunt obligataire.
De plus, contrairement aux insinuations dans cette deuxième sortie du groupe Ecomatin, le paiement des intérêts d’une obligation n’est pas subordonné à son introduction à la cote. Toutefois, il est clair que le retard observé dans l’admission de ce titre à la cote de la Bvmac cause un préjudice à la Bvmac, et aux investisseurs souhaitant l’acheter ou de le céder. Sans doute, le régulateur du marché financier de l’Afrique centrale s’est déjà saisi du dossier afin de remédier à la situation, tout en tenant compte des circonstances atténuantes à accorder à l’émetteur. Étant donné que l’opération en question s’est déroulée à la veille d’un coup d’Etat survenu dans le pays.
En attendant, les journalistes économiques devraient garder en esprit que les informations concernant le marché des capitaux sont très sensibles, et que la divulgation d’informations controversées pourrait y produire des variations inattendues.
Salomon Douala Epale
la lettre de la bourse du 12 septembre 2024
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