«Nous avons non seulement l’expertise, mais la qualité pour faire des placements à leur place »
Patrick Alexandre Fomethe est managing director de Kori Asset Management. Une structure de placements des fonds, qui concentre sa stratégie autour de trois activités majeures et avec des équipes dédiées à chaque pôle. L’objectif visé est de garantir une expérience client. Kori est une société de droit camerounais. Un acteur agréé du marché de la zone Cemac. Avec un agrément Cosumaf obtenu depuis 2023. Nous l’avons rencontré au gré du hasard et sans protocole, il a accepté de répondre à nos préoccupations.
Et c’est quoi Kori ?
Kori, c’est une société camerounaise, de droit camerounais. C’est un acteur agréer du marché de la zone CEMAC avec son agrément Cosumaf depuis 2023 C’est important de souligner qu’on est agréé Cosumaf. Ça veut dire qu’on a le droit de vous parler d’argent, on a le droit de vous conseiller sur votre argent et on a même le droit de collecter de l’argent et le placer à votre place. Nous sommes basés ici à Douala avec pour ambition dans les cinq prochaines années d’avoir un bureau dans les six pays de la sous-région. Nous avons un fort focus sur tout ce qui est l’éducation financière.
Quel est votre apport dans la démocratisation du marché financier ?
On participe à des colloques pour expliquer simplement aux Camerounais, aux Congolais, aux Centrafricains que c’est possible aujourd’hui d’avoir accès à ce marché qui semble si lointain en passant par des acteurs comme nous qui avons non seulement l’expertise, mais la qualité pour faire des placements à leur place. C’est vraiment à leur place. C’est votre argent qu’on investit pour vous. On est juste des intermédiaires de marché. Ça reste votre argent et nous sommes juste un véhicule pour faire des placements. Vous, individuellement, ce serait difficile d’aller investir 50. 000, 100 000 francs sur les marchés. Parce que vous n’avez peut-être pas la culture financière, parce que vous n’avez peut-être pas assez de moyens à ce moment-là, ou bien parce que vous n’avez pas le temps. Nous, en tant que gestionnaire d’actifs, on a cette prérogative de pouvoir mutualiser, c’est-à-dire qu’on collecte plusieurs petits placements et on fait un investissement unique dans les marchés, et on sait aussi redistribuer à chacun de nos investisseurs ce que ça a apporté à la hauteur de ce que lui, il a investi. Vraiment, c’est ça notre rôle. Donc nous, on est une tontine, pour dire ça simplement, mais très organisée, très régulée, avec l’objectif de faire des placements sur les marchés financiers. Voilà, tout simplement, c’est notre activité.
Qu’est-ce que vous donnez comme garantie à vos clients pour dissiper les craintes? On a vu des gens qui ont perdu leur argent dans des structures qui ont fondu dans la nature.
C’est une question légitime. Et j’ai insisté au début en disant que nous sommes des acteurs agréés. Ça veut dire que le régulateur s’appelle la Cosumaf.
Parce qu’il y a des non-agréés qui interviennent dans le secteur ?
Malheureusement, on ne peut pas empêcher quelqu’un de se lever, C’est comme les pasteurs, les églises et tout ça. Nous sommes dans un pays libre. Malgré les recommandations, malgré les mises en garde, il y a quand même des acteurs qui se lèvent de manière individuelle et qui prétendent être acteurs du marché et qui vont vous proposer des placements avec des taux irréalisables, qui malheureusement semblent attractifs.
Nous, on essaie juste d’expliquer aux gens qu’il y a un niveau de rentabilité en six mois, en un an, qui n’est juste pas possible. Si moi, j’ai la solution pour investir et gagner 50% en six mois, je ne vous partage pas l’information, je la garde pour moi-même. Donc, la sécurité, c’est l’agrément. La sécurité, c’est qu’on investit sur des actifs quand même sécurisés, à la Banque centrale, la Beac. Et en général, même si c’est de la dette des États qu’on achète, même si on achète des actions sur la Bvmac, la structuration du produit fait qu’il y a énormément de garde-fou. De sorte que, parce qu’on parle d’épargne publique, parce qu’on parle de retraite, le régulateur s’assure que les actifs sur lesquels l’argent investi sont des actifs sécurisés. Voilà pourquoi notre rôle premier, c’est d’éduquer les gens pour leur dire n’ayez plus peur. Il y a aujourd’hui un marché où vous pouvez mettre votre argent vraiment avec tranquillité. Ça ne sera pas la rentabilité qu’on vous vend, mais ce sera déjà mieux que de laisser l’argent à la maison ou bien juste de laisser dans un compte d’épargne à la banque. Parce qu’il faut savoir qu’aujourd’hui, dans notre marché, un asset manager peut, pour un placement d’un an, proposer des rendements à hauteur de 5% net alors que le compte d’épargne est rémunéré à 2,45 %. Donc voilà déjà une solution.
Mais les banques jouent leur rôle puisque c’est les banques qui nous permettent de faire notre travail. Tout ce qu’on essaie d’expliquer c’est qu’aujourd’hui les gens doivent savoir, doivent avoir l’information qu’il y a plusieurs façons pour placer son argent, pour finalement développer son patrimoine.
Monsieur le Directeur, pourquoi attendre une année pour venir expliquer tout ceci ? Est-ce que vous pensez que la mayonnaise va prendre très rapidement ?
Votre question est tellement pertinente. Vous voyez le régulateur se déplace, il vient du Gabon. La Bvmac vient. Chaque fois qu’il y a une initiative privée, sérieuse, la Cosumaf et la Bvmac s’impliquent. C’est pour dire que c’est un travail d’ensemble. Chaque acteur privé a la responsabilité, si il est agréé, de continuer à faire ça de manière régulière. Aujourd’hui, on va même dans les écoles. nous avons un programme qui s’appelle les Jokoris. On va auprès des étudiants, on leur explique ce qu’on fait, parce que ce sont les travailleurs de demain, qui seront les décideurs de demain. On redescend jusqu’aux universités, aux écoles, on leur dit, écoutez, voilà un minimum d’éducation financière, voilà comment vous pouvez faire vos placements. nous avons un programme qui s’appelle les « Jeudi Finance ». Une fois tous les trimestres, on ouvre à un public large et on explique. On se déplace dans plusieurs pays, on essaie d’expliquer, le chantier est énorme, il faut juste qu’on soit accompagnés, que les pouvoirs publics comprennent que c’est une nécessité parce qu’on a besoin de cette épargne pour diversifier le risque, mais aussi pour élargir cette épargne. Donc les pouvoirs publics, j’espère, vont faire écho à cet appel pour nous donner les moyens et surtout la résonance dont on a besoin pour être vraiment impactant. Pour rapprocher les gens.
On est à l’ère du digital…
Alors ce qui est magnifique avec les marchés financiers, c’est qu’aujourd’hui, grâce notamment à la digitalisation, Si vous avez 1000 francs, vous pouvez investir sur les marchés. Donc il n’y a pas plus d’excuses. Au lieu de boire 3 bières, vous en buvez 2. Et vous mettez 1000 francs sur votre épargne. Si vous faites ça chaque jour, ça fait 365 000 francs que vous avez mis de côté. Sans compter les intérêts que ça vous apporte. C’est beaucoup d’argent. Et si vous faites ça pour vos enfants qui vont à l’école, vous dites que par jour je mets 1000 francs sur cette histoire. Au bout de 10 ans, ça fait plus de 3,5 millions. Au moment où l’enfant a son bac à 18 ans, vous avez de quoi lui payer des études, décentes, seulement en mettant 1000 francs de côté. Et aujourd’hui c’est ce que nous apportons comme solution, parce qu’avant il n’y avait pas la possibilité de prendre des petites épargnes et de les fructifier. Aujourd’hui on a un cadre réglementaire, on a des acteurs qui sont agréés et les outils qui permettent de capitaliser et de mobiliser cette épargne pour la placer.
Entretien mené par Josué Hugues Tobbo
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