POURQUOI TET’EKOMBO ,DUALA MANGA NE S’EST PAS EVADE LA VEILLE DE SA PENDAISON ?

Par Dr Charles Adalbert MANGA EBONGUE

C’est avec des larmes aux yeux que le notable ANJO BELL regarde DUALA MANGA rentrer en prison la veille de sa pendaison. DUALA MANGA venait de conclure leur entretien en disant : « le salut de mon peuple passe par le sacrifie de ma vie, je ne peux refuser ce salut à mon peuple. C’est pour cela que mon sang doit couler ». Voici les arguments que TET’EKOMBO, DUALA MANGA a utilisé pour aller à la mort sans tenter de s’évader.

« Mon fils aîné, Alexander NDUMBE DUALA qui est préparé à me remplacer est en train de faire ses études en Allemagne, imaginez-vous ce qui peut lui arriver si je m’évade ? 

ZIMMERMAN, mon ami qui m’a permis de venir dire au revoir à ma famille et mon peuple. Mérite-t-il la trahison ? Que lui arrivera-t-il comme punition ? L’administration allemande va surement le tuer… Suis-je un traître ?

Et en plus, NGOSO DIN qui est resté enfermé alors que c’est moi le responsable de cette affaire. Doit-il mourir seul pour notre peuple ? Non, je ne peux laisser faire cela ! »

« Demain est mon dernier jour sur terre. Je vais rejoindre mes ancêtres et je serai accompagné par NGOSO DIN. Si le chemin vers l’éternité est long et semé d’embûches, nous nous supporterons et nous nous soutiendrons, mon ami NGOSO et moi jusqu’à notre arrivée chez nos ancêtres.

J’ai donné toutes mes instructions au Pasteur HECKLINGER et elles ont été transcrites par le greffier DIX, c’est MANDESSI BELL que j’ai choisi pour exécuter ces instructions. Je m’en vais et ce n’est qu’un au revoir. Portez-vous bien. Que Dieu soit votre guide. J’assume entièrement le malheur porté par les allemands sur mon peuple et j’en mourrai. Je ne fuirai pas. »

DUALA MANGA et NGOSO DIN sont pendus le 8 Août 1914. Après ces exécutions les allemands installent un régent à la tête des Bellois.

A partir de 1918, lorsqu’ ils perdent la première guerre mondiale, les français font de même. Et, ce n’est qu’en 1950 que Alexander NDUMB’A DUALA est installé au trône qui lui revient grâce à Richard DIN MANGA BELL qui prépare pour lui l’accession au pouvoir et met fin à la régence.

EYALA MBALE E TITI DIPAMA : la vérité n’est point arrogante.

Extrait de la pétition du 20 Février 1913 signée par DUALA MANGA s’opposant à l’apartheid à Douala :

« Nous commencerons par nier le besoin de créer une ville européenne et une ville purement indigène. La conception selon laquelle ces deux aménagements sont nécessaires n’est soutenue ni par les colons commerçants, les missionnaires… Ni le gouvernement mis à part une partie de ses fonctionnaires, ni par tous les indigènes. En outre, l’assainissement de la ville de Douala n’exige pas une séparation spatiale aussi vaste de ses quartiers. »

Dr C M E, Août 2012 à Paris