Histoire de la naissance du Cameroun en exposition à Douala
De nombreuses personnalités du monde politique, artistique, universitaires, diplomatique ont pris part au vernissage ce 7 août à la Maison de la culture Sawa. Cette séance intervient au lendemain de la conférence de presse qui a permis aux organisateurs d’édifier la presse sur la genèse de l’exposition, les porteurs, les cibles, les objectifs ou l’équipe curatoriale de ce projet.
Ce soir du 7 août 2025 : la Maison de la culture Sawaest très lumineuse. Elle grouille de monde. Elle abrite en effet un évènement tout à fait spécial, une exposition intitulée « Il était une fois…..la naissance du Staat Kameroun1884-1914 ». Il s’agit d’une immersion dans l’histoire de la colonisation allemande au Cameron à travers les images, les objets, les représentations artistiques. Elle est organisée à l’initiative du Musée national du Cameroun, de Doual’art, l’institut Goethe, la Communauté urbaine de Douala en collaboration avec le Mark de Hambourg. L’expo s’étale sur 4 mois, du 8 août au 6 décembre 2025.
Jardin botanique de Limbé, un centre d’expérimentation
L’immense salle d’exposition compte une dizaine de compartiments ou sections et autant de thèmes. Les premiers visiteurs que conduisent ce soir Yvon Langué un des commissaires de l’exposition peuvent observer dans l’espace dédié à « l’introduction au parcours cartographique », une série de cartes du Cameroun. Celles-ci informent sur le cheminement cartographique de ce territoire sous les Allemands pendant la période allant de la fin du 19e siècle au début du 20e. Un commentaire fait à l’adresse des visiteurs indique « qu’en représentant un territoire, la carte recèle un immense pouvoir…. le pouvoir de commandement».
Dans l’espace santé, des images et les objets montrent un système de santé qui fonctionne exactement dans la pure tradition de l’apartheid : les salles d’hospitalisation bien entretenues sont réservées aux blancs tandis que les indigènes sont parqués dans des pièces insalubres. Ce qui y tient lieu de lit est un assemblage de bois grossièrement montés, sans commune mesure avec le matériel de couchage qui meublent les salles de soins pour blancs. Cette espace offre aussi à voir les outils de laboratoire (microscope), les feuilles séchés des plantes issues de la pharmacopée locale ou du jardin botanique de Limbe. Crée par les Allemand en 1892, le célèbre jardin était un centre d’expérimentation.
Section « Résistance et Héroïsme » : l’intrusion brutale des Allemands au Cameroun a provoqué un choc chez les colonisés qui ont essayé, pour certains, de résister parfois avec beaucoup de bravoure. Ici sont exposées, des photos, des images qui l’illustrent fort bien. Dans cette section, les organisateurs ont fait le choix de mettre en lumière les récits méconnus de la résistance avec une approche novatrice. En soulignant les notions de leadership et de courage, ils ont mis en avant la dynamique et la force collectives.
Résistance : mise en avant de la dynamique collective
Gestion administrative : les colonisateurs allemands avaient mis en place le système de pacte colonial et de l’indigénat marqués par les abus divers. Dans ce contexte, les pétitions ont apparu comme le moyen pour les indigènes de faire entendre leur voix et de faire connaitre à l’opinion internationale les réalités de la colonisation.
Pendant 5 mois, les visiteurs auront l’occasion de découvrir des pétitions de cette époque à la Maison de la culture sawa, des coupons d’impôt ( source de conflit entre Blancs et Noirs) mais aussi une liste non exhaustive, répartie selon les aires culturelles du pays, des personnes condamnées à mort et exécutées par les Allemands. L’une des exécutions les plus tonitruantes sera celle de Douala Manga Bell et de Ngosso Ndin et dont la disparition a été commémoréece 8 août.
Très émue lors de la cérémonie de vernissage, la Princesse Marylin Schaub, l’une des porteuses de l’événement rappelle que « l’exposition n’a pas pour objectif de juger mais d’aider à nous approprier notre histoire. Elle nous invite à nous regarder tel que nous sommes». Pour l’ambassadeur de L’Allemagne au Cameroun, Christian Sedat, « elle est l’occasion de mener une réflexion profonde sur la complexité de la mémoire et de l’identité ». L’exposition est accompagnée de conférence et de dialogue autour de ce qui est vue.
« Il était une fois…..la naissance du Staat Kameroun1884-1914 »…… Un déplacement à la Maison de la culture en vaut le détour.
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