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La Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) célèbre ce mercredi 8 mars 2023 la Journée internationale de la Femme (JIF). Dans une Déclaration publiée la veille, la Commission condamne fermement et avec la plus grande énergie tous les actes déshonorants et déshumanisants dans les réseaux sociaux susceptibles de porter atteinte aux Droits des femmes et des filles, notamment le cyber harcèlement et la publication d’images ou de vidéos intimes en ligne.
Le thème retenu pour ladite Journée est: “Pour un monde digital inclusif: innovation et technologie pour l’égalité des sexes”. Ainsi, la CDHC créée par la loi n° 2019/014 du 19 juillet 2019 et mise en place le 29 avril 2021, suite à la prestation de serment de ses membres devant la Cour suprême siégeant en Chambres réunies, recommande aux pouvoirs publics: d’encourager les médias à diffuser des images positives et non sexualisées des femmes; de relever le niveau de connaissance et de compétence des enseignants en matière d’utilisation des TIC et de systématiser la formation requise pour leur permettre d’exercer leur métier dans un système d’enseignement ouvert; d’accentuer la sensibilisation sur l’utilisation responsable des NTIC, qui constitue un facteur de promotion et de protection des Droits de l’homme; de combattre vigoureusement la mauvaise utilisation des NTIC qui peuvent être un catalyseur de dérives, en sanctionnant systématiquement toute violation de la réglementation en vigueur; d’accentuer la mise en place de canaux et de plateformes: de dénonciation des actes susceptibles de porter atteinte aux Droits des femmes et des filles dans l’espace public; de soutien aux victimes de harcèlement en ligne et de tous autres actes déshonorants et déshumanisants dans les réseaux sociaux.
Alerte
La Commission reste néanmoins préoccupée par: le harcèlement en ligne des adolescentes et des femmes qui prend des formes variées, notamment les injures, la propagation de rumeurs et de menaces, la divulgation d’informations confidentielles, la diffusion des “revenge porn” (chantage par la menace de publication d’images ou de vidéos à caractère pornographique exposant l’intimité de la personne objet du chantage), le harcèlement ainsi que les avances sexuelles, souvent de la part d’inconnus, portant atteinte à l’intégrité physique et morale des femmes et des filles; le contraste, selon l’UIT, entre le besoin pressant de compétences numériques requises par les employeurs et le nombre insuffisant d’étudiantes en mathématiques, en physique, en informatique et dans certains domaines techniques; le fait que, d’après les données publiées par l’UIT à l’occasion de la célébration de l’édition 2022 de la Journée internationale des filles dans le secteur des TIC, “48 % de femmes dans le monde utilisent l’Internet, contre 55 % d’hommes”; le fait que, selon un rapport publié en janvier 2022 par Hootsuite et We Are Social, le Cameroun compte quatre millions cinq cent cinquante mille (4 550 000) abonnés sur les plateformes de réseaux sociaux, soit un taux global de pénétration de 16,5%, répartis entre ces plateformes ainsi qu’il suit: 4 100 000 sur Facebook (42,5 % de femmes et 57,5 % d’hommes); 613 600 sur Instagram (39,9 % de femmes et 60,1 % d’hommes); 145 300 sur Twitter (22,7 % de femmes et 77,3 % d’hommes); 820 000 sur LinkedIn (36,7 % de femmes, 63,3 % d’hommes).
Assurance
Pour sa part, la Commission réaffirme qu’elle ne ménagera aucun effort pour continuer la sensibilisation en faveur des Droits des femmes par le biais d’ateliers de formation, de campagnes de sensibilisation, de plaidoyers, de missions d’enquête et dans le cadre du traitement des requêtes ou de l’auto-saisine. La Commission invite les femmes, les filles, les hommes et les garçons à briser le silence en dénonçant ou en signalant tout cas de violation des Droits de l’homme en général, et des Droits des femmes en particulier, notamment en ligne, dont ils ont été victimes ou témoins, y compris par le truchement de son numéro vert, le 1523.
Linda Mbiapa
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