Le maire montre ses muscles
Absence de nombreux conseillers, quorum non atteint, dispute autour des vrais et fausses procurations…., la session du Conseil de la mairie du 22 décembre 2021 consacré au budget s’est déroulé dans un climat enflammé sous fond de crise entre le maire et plus de la moitié des conseillers.
Ambiance électrique sur la place de la mairie ce mercredi 22 décembre, jour de la tenue du Conseil de la mairie consacré au budget. Avant le début des travaux, l’écho des chamailleries et des disputes retentit au loin. Parmi les 35 conseillers devant prendre part aux assises, 15 seulement sont présents. Le quorum n’est donc pas atteint. Toutefois, une rumeur persistante sur les fausses procurations circule. De quoi s’agit-il concrètement ? Pourquoi cette tension ?
Alors que les journalistes tentent d’aborder monsieur le maire Bedjedi pour comprendre, celui-ci bruyamment les envoie promener. Ils sont d’ailleurs interdits d’accéder dans la salle des travaux. On n’est pas en en Russie soviétique mais on s’y croirait. Au vues des rapports compliqués entre le maire et certains conseillers depuis un moment, l’édile de la ville se serait muni de fausses procurations pour contourner l’obstacle éventuel du quorum. Puis Contre vents et marrées, le conseil s’est tenu.
Les conseillers frondeurs ont dénoncé les « irrégularités grossières » qui l’ont émaillé. Irrégularités qui n’ont pas empêché cependant le vote et l’adoption du budget. L’autorité administrative représentée par le préfet du Moungo a tout approuvé. Sans nuances. Le premier adjoint au maire Elongo Kingue Samuel qui n’a pas pris part aux travaux comme plusieurs autres conseillers parle d’un conseil de mairie sans conseillers : « vous le constatez par vous-même dans la salle, le premier adjoint que je suis n’y est pas. Le deuxième, le troisième et le quatrième sont également absents ».
Gestion autocratique et opaque
Les absents disent vouloir marquer leur désapprobation à la gestion jugée « autocratique », « opaques » en un mot « catastrophique » du chef de l’exécutif communal. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette gestion. Il s’est passé récemment chez nous un fait grave, révèle le premier adjoint : le maire a fait enfermer un conseiller municipal pour l’avoir interpellé sur le mauvais état de la route qui dessert sa localité. Il a déployé toute ses forces pour qu’il soit incarcéré».
Fait confirmé par l’intéressé, Nyame Daniel qui dit avoir passé 4 bonnes heures en cellule sous les recommandations du maire. Il explique qu’il n’a pas un problème particulier avec le maire seulement, il est mal à l’aise avec les populations qui l’ont élu. Et pour cause : « Pendant la campagne que nous avons menée ensemble, nous leur avons promis le changement, nous leur avons fait la promesse d’approvisionner certains quartiers (Yato, Malanga…) en eau potable. Voilà 2ans déjà et toujours rien. »
Le maire gère la mairie comme sa boutique, soutient un autre conseiller : « L’argent généré par les produits de la carrière est encaissé dans son porte-monnaie numérique et il ne se sent aucunement en devoir de rendre compte. Nous sommes ici ce jour parce que nous voulons choisir une autre personne qui va présider aux destinées de notre commune de Dibombari et gérer au mieux ses intérêts et ceux des populations.
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