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Droits successoraux des veuves: Les experts explorent les solutions.

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C’était au cours d’un colloque organisé sous l’égide de la communauté urbaine de Douala dans le cadre  des festivités marquantes  la 11ème  édition de la journée internationale des veuves qui s’est tenu le mercredi 23 juin dernier à la Salle des Fêtes d’Akwa à Douala.

Les spécialistes de droit,  autorités traditionnelles, administratives ont entretenu les veuves sur leurs droits successoraux à l’occasion d’un colloque tenu dans le cadre  de la 11ème édition de la journée internationale de la veuve.  Ouvert  le 23 juin aux environs 14 heures, ce colloque avait précisément pour thème: « La veuve et les droits successoraux : La responsabilité civile de la Famille et les dispositions des pouvoirs publics ; les acquis et les perspectives ».

Après la phase protocolaire ponctuée par  le discours de bienvenue  de Mme Ngobo, représentante du maire de Douala 1er, suivi de celui de  Nyobè Thecle Micheline Aurelie,  présidente de l’ Association des veuves solidaires (Aveso)  de Douala V , ainsi que celui de Roger Mbassa Ndinè, maire de la ville, le décor est planté par le président de la PAFA organisme qui s’occupe de la promotion et de l’assistance de la veuve en Afrique. Non sans parler du contexte, des difficultés observées par les veuves, la responsabilité de la famille, celle des pouvoirs publics, le président de la PAFA  Alexis Medi a évoqué la pauvreté dans certains pays du Sud, l’ignorance et le manque d’informations qui seraient en grande partie à l’origine de la maltraitance des veuves.

Cette thématique, forte évocatrice et d’une extrême importance au regard des récriminations qui se font de plus en plus grandes, selon Roger Mbassa Ndinè, maire de la ville, modérateur pour la circonstance et principal soutien de ce projet, rentre en droite ligne avec le thème de la journée de cette année « Eliminer la violence à l’égard des veuves et améliorer leurs conditions de vie ».

Car en Afrique, plus précisément au Cameroun la plupart des veuves sont victimes de spoliation et soumises à des pressions des coutumes aliénatrices qui les maintiennent sous l’emprise de leurs belles-familles.

D’après Hortense Kinguè Elessa, Délégué départemental de la promotion de la femme et de la famille pour le Wouri, ces problèmes arrivent lorsqu’il n’y a pas un contrat avant mariage établissant la nature des biens. « Il y en a qui s’engage sans avoir de quoi il est question ».  La responsable de la promotion de la femme et de la famille propose pour outiller les femmes, les séances de préparation au mariage.

Pour Me Claude Mbem, avocat au barreau du Cameroun, il y a des lois qui encadrent les veuves. L’article 205 du code civil en fait partie. « La famille doit accompagner la veuve après la perte de son mari dans la reconstruction de son équilibre », déclare l’homme de droit.

Le président de la Pava, a d’ailleurs suggéré un plaidoyer  pour un projet de loi spécifique au statut de la veuve pour qu’il y ait plus de sensibilisation.

Incriminé en tant que gardien de la tradition, Sa Majesté Ekabouma, Chef du village Bonatéki-Deïdo  s’en défend. Il explique que la coutume n’est pas fixe, qu’elle est dynamique. « Il y a des choses qui se passaient hier et qui ne se passent plus aujourd’hui », déclare-t-il. Le Chef de Bonatéki plaide comme tout le monde à l’amélioration de certains aspects de la tradition et non à sa suppression. « Chacun est né quelque part et nous devons respecter nos traditions », a-t-il relevé.

Ce colloque a été aussi l’occasion pour les veuves de présenter,  par la voix de la présidente de l’Aveso, leurs doléances au Maire de la ville. Entre autres, rendre fonctionnel l’assurance maladie des veuves dans les hôpitaux publics, accorder un pourcentage conséquent aux enfants des veuves lors des appels à candidature pour les recrutements et les stages de vacances  au sein de la communauté urbaine, la mise à la disposition des veuves un fond d’investissements sans intérêts pour la réalisation de leurs activités génératrices de revenus.

Les doléances  dont certaines ont reçues des réponses favorables de la part de Roger Mbassa Ndinè qui a néanmoins demandé  aux veuves de s’organiser en  fédération pour plus d’efficacité de leurs actions. « Seul, on est fort, mais plusieurs on est encore plus fort » a déclaré le premier magistrat de la ville.

Félix Epée

SCB Cameroun

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