Cette plante nuisible pour les cours d’eau peut être transformée en compost et servir à la fabrication des objets artisanaux. C’est ce qui ressort des travaux des étudiants en architectures de l’Ecole supérieure spéciale d’architecture du Cameroun (Essaca) et l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, (Ensap) au cours de l’atelier de restitution tenu mardi 7 décembre 2021.
La circulation du fleuve Wouri est de plus en plus perturbée par l’avancée galopante des plantes invasives notamment la jacinthe d’eau. Le cours d’eau envahie par cette plante rampante est de moins en moins navigable, empêche les populations riveraines d’exercer leurs activités de pêches. Fort heureusement, ce problème est loin d’être insoluble. Quelques solutions ont été présentées par les étudiants en architecture de l’Ecole supérieure spéciale d’architecture du Cameroun (Essaca) et l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, (Ensap) au cours de l’atelier de restitution de leurs travaux le mardi 7 décembre 2021.
Un atelier qui rentre « dans le cadre des échanges que nos deux écoles, entretiennent et surtout avec la communauté urbaine de Douala avec laquelle nous avons une convention de partenariat pour justement réfléchir sur les problématiques de la ville », confie Jean Jacques Ekotto, directeur exécutif de Essaca. « Le thème des échanges cette année était la jacinthe d’eau, la prolifération des plantes d’eau qui empêche la bonne circulation sur le fleuve. Il était question de trouver ou de proposer solutions quant à cette problématique de la jacinthe d’eau et des plantes invasives sur le fleuve Wouri. Les solutions sont à plusieurs échelles. Il y a plusieurs criques qui sont invasives», a-t-il ajouté.
Trois solutions issues de leurs travaux dans le village Fiko, un affluent qui se jette dans le fleuve Wouri, ont été présentées au cours de cet atelier. Notamment la création d’un centre de valorisation de plantes invasives. « Dans cette proposition, nous nous sommes mises à la place des populations qui décident de se prendre en charge avec des moyens certes limités. La solution est subdivisée en trois phases. La première phase consiste au désengorgement du cours d’eau afin de leur permettre d’avoir un axe navigable ; ensuite la jacinthe sera récoltée par des moyens simples. À l’issue de ce processus, ce sont les populations qui en bénéficient. La jacinthe récupérée, est triée. Une partie sert à la fabrication des objets artisanaux, l’autre peut être en compost directement utilisé par ces populations et une autre peut être revendue aux localités environnantes», explique Marie Ange Bonga, étudiante à Essaca. Des solutions innovantes de l’avis de tous qui visent à libérer les cours d’eau, permettre une utilisation commune de l’eau et surtout transformer ces plantes invasives en ressource pour lesdites populations.
« Il fallait trouver des solutions globales destinées à récupérer des plantes invasives; puis l’entretien de nos fleuves, et faire en sorte que montent des micros projets de récupération de cette jacinthe d’eau qui est considérée comme un ennemi, se révèle être de l’or vert de notre ville. Parce qu’on peut l’utiliser pour la fabrication du compost en agriculture, la fabrication du charbon et l’apparition de nouveaux métiers qui intègrent la fabrication des objets artisanaux », indique le directeur exécutif d’Essaca. Cependant, les participants ont émis le vœu de voir ces solutions mises en œuvre et qu’elles ne finissent pas dans les tiroirs.
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