Quels sont les critères auxquels devront répondre les candidats camerounais au Hadj 2020 dans un contexte marqué par la crise sanitaire mondiale? Combien seront-ils autorisés à voyager ?
Pour l’heure, le ministre de l’administration territoriale, par ailleurs président de la Commission nationale du Hadj a demandé aux encadreurs de « s’abstenir de collecter les fonds pour l’inscription » , selon un communiqué radio-presse signé de Paul Atanga Nji. Les raisons de cette directive sont « les incertitudes qui planent sur la participation de nos compatriotes au Hadj 2020 » Incertitudes liées, dit le communiqué, à la pandémie de Covid 19. Le ministre qui dit être en contact permanent avec l’ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite au Cameroun et l’ambassade du Cameroun en Arabie Saoudite fait savoir qu’il informera la communauté musulmane de l’évolution de la situation en temps opportun.
En attendant la prochaine communication du président de la Commission du Hadj, une certitude est à retenir d’ores et déjà : le pèlerinage de l’année 2020 aura bel et bien lieu. L’Arabie Saoudite est en train de s’y préparer mais vue la crise sanitaire mondiale relative au coronavirus, il y aura nécessairement des restrictions. La Mecque ne pourra pas contenir tous les musulmans du monde désireux de se rendre en pèlerinage si la distance sociale doit être observée. Sur les critères à remplir, la décision du ministre saoudien en charge du Hadj est très attendue.
Celui-ci est appelé à faire des choix en fonction de la réalité. L’Arabie Saoudite va-t-elle ouvrir ses frontières aux musulmans issus des pays européens qui ont été durement touchés par la pandémie? Si oui à quelle restrictions seront-ils soumis ? Quelle option prendre pour les pays africains en particulier subsahariens qui expérimente encore aujourd’hui la première phase de la circulation du virus du nouveau Corona ?
L’Arabie va probablement imposer des quotas de pèlerins par pays. Dans ce cas, il faut opérer une sélection. Alors comment procéder ? Au Cameroun l’équation de la sélection ne sera pas simple. Elle le sera d’autant moins que la Commission du Hadj (qui ne veut jamais impliquer les associations religieuses dans l’organisation du hadj) risque de créer les frustrations.
Dans les grands pays musulmans, il existe une vieille tradition de la sélection des candidats au Hadj. En Malaisie, en Indonésie, au Pakistan, être déjà allé une fois au Hadj est un critère objectif d’élimination. Ces gouvernements font savoir qu’il est bon de laisser aux autres l’opportunité de s’y rendre aussi.
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