Le 21 octobre 2022, a marqué la célébration de ladite journée. Quelques préoccupations ont poussé la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) à faire des recommandations en direction de l’Etat.
Dans une déclaration publiée ce jour-là, la Commission observe avec inquiétude que plusieurs facteurs font obstacle à la pleine réalisation des Droits économiques et sociaux, notamment: l’activité djihadiste mondiale dont l’Afrique subsaharienne est devenue l’épicentre, en particulier au Burkina Faso, au Mali, à l’Ouest du Niger, ainsi que dans le Bassin du lac Tchad (au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad) ; le terrorisme au sujet duquel, selon le dernier Annuaire du terrorisme djihadiste publié par l’Observatoire international pour l’étude du terrorisme (IOTS), le Cameroun occupe le 5e rang des pays africains les plus touchés, avec 129 attaques terroristes en 2021; les pressions inflationnistes et les vulnérabilités structurelles causées par le conflit en Ukraine qui ont entravé la reprise économique de l’Afrique en général et du Cameroun en particulier; le taux de chômage au Cameroun qui est de 7,4% selon le Bureau international du travail (BIT), au deuxième trimestre 2022.
Ayant à l’esprit que la Déclaration de Pretoria rappelle aux États parties l’obligation d’assurer la réalisation au moins du niveau minimum indispensable de chacun des Droits économiques, sociaux et culturels contenus dans la Charte africaine en adoptant toutes les mesures appropriées pour répondre à leurs obligations relatives à la pleine réalisation des Droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que pour faire face aux contraintes y relatives, notamment: les insuffisances en matière de bonne gouvernance et de planification; l’incapacité d’allouer suffisamment de ressources à la réalisation des Droits économiques, sociaux et culturels; la corruption; la mauvaise utilisation et la mauvaise affectation des ressources financières; l’incapacité d’assurer une distribution équitable du produit des ressources naturelles; la privatisation des services essentiels, la Cdhc fait des recommandations.
Promotion et protection des Droits de l’Homme et des peuples
A l’État du Cameroun, elle demande de prendre les mesures nécessaires en vue de la ratification du Protocole à la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatif aux Droits des citoyens à la protection sociale et à la sécurité sociale; de prendre de nouvelles mesures en vue du renforcement des services de santé publique, premier point de contact pour les personnes vulnérables; d’améliorer le rôle des organisations de la société civile dans les communautés par le biais de partenariats avec le Gouvernement, afin d’accompagner les groupes sociaux n’ayant pas facilement accès aux services de santé de qualité; de généraliser, dans tous les secteurs, l’adoption et la mise en œuvre d’un modèle de développement socio-économique basé sur les Droits de l’homme. Aux organisations de la société civile, il est demandé de contribuer aux efforts de l’État en matière de sensibilisation et de lutte contre la corruption dans le cadre de la mise en œuvre du droit à la protection sociale. Enfin, la Commission émet le souhait que les États africains prennent toutes les mesures nécessaires visant à promouvoir et à protéger les Droits de l’Homme et des peuples et à instaurer un climat de paix et de développement inclusif et participatif.
Linda Mbiapa
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