Le Cameroun à la conquête de son autosuffisance alimentaire
Depuis plusieurs décennies maintenant, le Cameroun court après son autosuffisance alimentaire. Chaque année, le pays dépense des centaines de milliards à l’importation des denrées alimentaires constitués , notamment de riz, des pâtes alimentaires, du poisson et même certaines denrées produits localement comme le maïs, l’huile de palme etc. Creusant ainsi sa balance commerciale. Les produits comme les tubercules, la banane-plantain, le macabo sont un luxe que ne peuvent plus permettre les ménages à revenus limités. Ceci est dû à un dysfonctionnement de l’appareil d’approvisionnement alimentaire de nos villes. Loin de nier cette triste réalité, le gouvernement s’est engagé à renverser la tendance d’ici à l’horizon 2035. Pour y arriver, le gouvernement va actionner les programmes et de projet contenus dans la Stratégie de développement nationale, Sdn 30 au rang desquels le projet de Reconquête du marché d’alimentation de Douala, (Remad) lancé les 4 et 5 octobre 2022 dans la métropole économique. Dont l’objectif est de dynamiser nos productions agro pastorales et agroindustrielles et d’organiser leurs circuits de collecte et de commercialisation pour les rendre compétitifs par rapport aux produits importés.
« Le projet de reconquête du marché d’alimentation à Douala, Remad est l’un des plus grands challenges que le gouvernement ait engagé pour mettre en œuvre la stratégie nationale de développement 2030 et faire vraiment une transformation structurelle des structures de production de notre pays. L’enjeu ici est de transformer radicalement les structures de production ou d’approvisionnement des marchés urbains. Et la ville de Douala a été choisie comme centre pilote qui fait partie des trente programmes d’impulsion initiales » argue le maire de la ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndinè.
Le choix de la métropole économique n’est donc pas anodin. Plaque tournante du marché extérieur, la métropole économique est envahie par les produits importés. Et c’est dans ce sens que Douala a été désigné pour lancer la contre attaque du Plan Agro-Industriel National (PAIN) en organisant le ravitaillement de ses 4 000 000 d’habitants dans un proche avenir. C’est à cette porte d’entrée des produits importés qu’on pourra vraiment juger de l’efficacité d’une action ayant comme objectif de décourager les importations, non par des interdictions d’importation qui pénalisent les populations les plus démunies mais par une organisation qui rende compétitive la production nationale. En s’en tenant une zone située une distance inférieure à 200 km de Douala par la route, une cinquantaine de communes pourraient être concernées par le ravitaillement de Douala
« La Snd 30 constitue la deuxième phase de la mise en œuvre de la vision de développement du Cameroun à l’horizon 2035. La première phase étant le Dsc qui s’est achevé en 2019. Elle vise à réduire la pauvreté à l’horizon 2035 afin d’atteindre le stade de pays à revenu intermédiaire. Il s’agit ici de réduire substantiellement les importations et développer les exportations en s’appuyant essentiellement sur l’avantage comparatif de l’économie nationale. Il s’agit de mettre en place des initiatives telles que le développement des infrastructures, la nécessité d’accorder une préférence aux entreprises nationales dans les commandes publiques. La Snd 30 vise à maintenir le cap vers l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Elle a pour mission de procéder à la transformation structurelle de l’économie en y opérant des changements fondamentaux dans sa structure », a confié le représentant du ministère de l’Economie et de la planification du territoire.
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