Une déclaration a été signée la veille de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) célébrée lundi 6 février 2023. Dans celle-ci signée par Pr. James Mouangue Kobila le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), on lit que le thème retenu cette année est: “Partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et de genre, afin de mettre un terme aux mutilations génitales féminines”.
Considérant que la résolution du 20 décembre 2012 précitée invite tous les acteurs essentiels – notamment les agents de l’État; la société civile; les médias; les dirigeants locaux; les chefs religieux et traditionnels; les établissements d’enseignement; les parents ainsi que les familles à se mobiliser pour l’élimination de toutes les formes de mutilations génitales féminines, notamment à travers l’intensification des activités de promotion, de protection des Droits des femmes et de la jeune fille, ainsi que des actions de prévention de telles pratiques qui ont des conséquences dévastatrices et irréversibles sur les victimes, la CDHC fait des recommandations.
Éliminer les stéréotypes qui légitiment la violence à l’égard des femmes
La commission recommande l’utilisation du «genre» et pas seulement des “femmes/filles” comme unité d’analyse du problème et des solutions pour mettre fin aux MGF, appelant ainsi tous les acteurs à y accorder une plus grande attention, en travaillant avec les hommes et les garçons pour exposer et répondre aux besoins stratégiques liés au genre qui se rapportent davantage aux inégalités structurelles. Elle souhaite aussi que le rôle des garçons, des hommes et des communautés locales dans la prévention et la lutte contre les MGF soit davantage examiné et renforcé, y compris par les autorités traditionnelles et par les autorités religieuses.
Dans la même veine, la Commission recommande avec insistance aux chefs traditionnels de modifier les pratiques coutumières qui soutiennent et tolèrent les MGF et d’éliminer les stéréotypes qui légitiment la violence à l’égard des femmes; Elle recommande au Gouvernement de mettre à la disposition des exciseuses des ressources financières et matérielles appropriées pour les amener à exercer d’autres activités lucratives en lieu et place de l’excision.
Pour sa part, la Commission réaffirme qu’elle ne ménagera aucun effort pour continuer la sensibilisation contre les violences à l’égard des femmes, en vue de l’élimination des MGF par le biais d’ateliers de formation, de campagnes de sensibilisation, de plaidoyers, de missions d’enquête et dans le cadre du traitement des requêtes ou de l’auto-saisine.
Linda Mbiapa
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