Ils étaient 268 dont 12 filles à avoir séjourné au Centre Multifonctionnel de Bépanda dans le cadre de ce programme chargé de la réinsertion des enfants de la rue. La clôture le 8 nov. dernier ouvre-telle pour eux de nouvelles perspectives ou marque-telle la fin du processus ?
Sept jours au Centre multifonctionnel de Bépanda (CMB) pour des personnes ne vivant jusque-là que dans la rue. Gite et couvert à elles entièrement assurés par cette structure qui fait office d’outil social de la Cud. Elle a été choisie pour accueillir le « Programme Jeunes-enfants de la rue ». Ces jeunes âgés de 15 à 35 ans y ont vécu une autre expérience. Else Kingue Lengue, l’administrative du centre parle des personnes qui prenaient leur douche tous les matins, qui avaient leurs repas cuisinés par nos services, le personnel du centre a été mis à contribution pour la gestion de la sécurité ou de la manutention ».
Bien plus, des salles ont été mise à disposition pour les formations en vue de les réarmer moralement. Pour des personnalités désorganisées par la rue et déstabilisées, pour des enfants qui ne sont plus « normaux » comparés à ceux qui sont en famille, le réarmement moral, explique le DRAS (Délégué régional des Affaires sociales pour le Littoral), Mboma Ndongue, « vise à leur faire comprendre qu’ils peuvent s’armer de courage et dire non à ce qui est négatif, du moins pour nous. Le réarmement moral c’est leur apprendre les valeurs civiques de notre pays, de notre société, étant donné qu’ils ont des modèles qui ne sont pas les modèles sociétaux conventionnels». Il s’agit, dit le délégué, d’un préalable à la réinsertion.
Le ministère des affaires sociales ne les lâchera plus
Leur séjour au CMB a permis à l’administration du centre de faire des constats et par la suite de formuler des propositions qu’elle va porter à l’attention de l’exécutif communautaire. Avec la cérémonie de clôture ce 8 novembre 2023, comment envisager la suite pour les 268 jeunes qui quittent le centre ? « On ne les lâche pas », répond Le DRAS. Le ministère des affaires sociales ne les lâchera plus, la Cud non plus puisque le programme emploi jeune est saisonnier et il existe une base de données les concernant. Il n’est pas question que nous agissions de manière ponctuelle et circonstancielle. L’idée, soutient le délégué, est que nous ayons des activités qui se poursuivent et dans lesquelles, on les insère ».
S’agissant d’activités, Else Kingue Lengue, rappelle que le passage au CMB est une partie d’un package. La suite implique encore la Cud. Les jeunes retenus dans le cadre du projet d’insertion pourraient être enrôlés dans le programme emploi jeune de la mairie de Douala ou contribuer au Douala clean City. Par ailleurs, le CMB dispense plusieurs formations comme la cuisine, la couture ou la peinture qui sont autant d’opportunités à saisir pour quitter définitivement la rue.
La clôture ne brise pas complètement la chaine note madame Else Kingue Lengue. Le CMB ne va plus accueillir les jeunes tous les jours parce que les dispositions ne sont pas mises au point pour cela mais au moins une fois par semaine, de manière que qu’il soit leur point de repère. Les infrastructures du centre sont utilisées pour les encadrer. Le Minjeun ou le Minas peuvent s’en référer au centre pour avoir de leurs nouvelles
Le programme Jeunes-enfants de la rue » est un projet gouvernemental ayant pour objet la réinsertion des enfants de la rue dans trois localités pilotes du pays, Garoua, N’Gaoundéré et Douala. Le Ministère de la jeunesse, le Ministère des affaires sociales et les collectivités territoriales décentralisées (Cud pour Douala) en assurent la mise en œuvre avec l’appui financier du Pnud (Programme des nations unies pour le développement) en espérant que le gouvernement puisse mettre en place des mécanismes pour que la pérennité des projets soient assurés.
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