Obligatoire ou pas ?
Les lignes ont bougé dans quelques pays africains. La campagne vaccinale contre le Covid 19 commence à porter. Pas au Cameroun. Malgré le déploiement tous azimuts des autorités sanitaires, la mayonnaise ne prend pas. A peine, 1% de la population a pris une première dose d’après les statistiques du Minsanté. Plus grave, le front du refus s’organise pour résister. Les enseignants ont fait récemment une sortie épistolaire tout comme les avocats pour s’opposer aux manœuvres visant à rendre obligatoire le vaccin contre le Covid ou à entretenir le flou entre l’obligation de vacciner et les discours de sensibilisation. Plusieurs syndicats des enseignants ont même brandi la menace de grève si l’on ne respectait pas leur droit d’être vacciné ou de ne pas l’être.
A l’Est du pays, les agents publics non vaccinés ont été expulsés récemment de leurs bureaux conformément aux instructions du gouverneur : « j’ai indiqué qu’à la date du 11 octobre, l’accès sera interdit dans les services publics régionaux, départementaux et d’arrondissement à tous les agents publics non vaccinés ». On est très vite passé des mises en garde aux mesures coercitives.» À la direction de la Sopécam , le vaccin a été imposé au personnel tout comme à la présidence de la république. Pour les avocats, il s’agit là d’une atteinte grave à la liberté.
Leur sortie et celle des enseignants ont contraint le Ministre de la fonction publique à faire une mise au point. « Il n’a jamais été question d’obliger les personnel de l’Etat à se faire vacciner », a déclaré Joseph Lee au cours d’une conférence de presse donnée dans ses services ». Ce message qui a le mérite d’être clair va dans le sens de l’opinion publique camerounaise laquelle ne veut point de vaccin. Il existe des traitements locaux contre le Covid 19 qui marchent, Et marche très bien, soutiennent les pourfendeurs du vaccin.
L’Afrique, un gigantesque « marché »
L’obsession des occidentaux à imposer les vaccins en Afrique est d’autant plus vexant que le scénario catastrophe annoncé n’a pas eu lieu. En outre, les chiffres sur les morts, plusieurs milliers en Europe et en Amérique sont sans commune mesure avec quelques petites centaines de cas de décès enregistrés sous les tropiques. La volonté d’étendre le plus possible le vaccin n’accrédite pas forcément la thèse du « complot » contre les Africains entendue ici et là mais elle dissimule mal les gros enjeux économiques qu’il recouvre.
Aujourd’hui, les laboratoires pharmaceutiques ont le regard tourné vers les pays du sud dont les besoins se chiffrent, selon les scientifiques, à 9,1 milliards de dose. Il s’agit, dit-on, des quantités nécessaires pour couvrir 70% de nos populations. Un gigantesque marché qu’il faudra régulièrement approvisionner. Un marché bien juteux pour combattre un virus devenu curieusement saisonnier et qui n’arrête pas de muter. Ce qui exige toujours et toujours des rappels de vaccin. Vue la perspective des gros gains, les firmes pharmaceutiques ne sont pas prêts à reculer. Aux africains de voir…
Source: La Lettre de la bourse n° 130 du 09 novembre 2021.
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