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AFFAIRE SMID

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AFFAIRE SMID

L’autorité administrative et la Justice défiées

Comme dans une pièce de théâtre à multiples intrigues, le président du conseil d’administration et quelques administrateurs de la SMID S.A., tous arrivés en fin de mandat et suspendus par une décision de justice, livrent au public un spectacle digne des textes de Corneille. Avec comme véhicules, des médias intéressés et les réseaux sociaux.

Le grand public est informé de ce qui se trame au sein de la SMID grâce à l’Ordonnance du 12 février 2021 du tribunal de première instance (TPI) de Bonanjo, qui nomme M. François Maurice NJOH, administrateur provisoire de la Société Métropolitaine d’Investissement de Douala. Par cet arrêt, la justice camerounaise suspend les activités de l’ensemble des organes sociaux (conseil d’administration et direction générale) et donne à l’administrateur nommé le mandat de procéder à l’audit de la SMID et de convoquer ensuite une assemblée du conseil d’administration dans un délai de 6 mois.

LA JUSTICE, PREMIERE DEFIEE

La Communauté Urbaine de Douala, administrateur fondateur et l’un des principaux actionnaires qui détient 71% des capitaux permanents de la société, saisit la justice aux fins de statuer sur la situation financière réelle et la régularité des actes posés par les organes sociaux de la SMID S.A. En effet, les minutes du jugement précisent dans la partie ‘’faits et procédure’’ : « Attendu que les présentes tirent origine du fonctionnement peu efficient pour ne pas dire anormal des organes de la société SMID S.A. qui oblige la requérante à solliciter la désignation d’un administrateur provisoire en vue de la convocation d’une assemblée générale et l’audit des comptes (…) Que de convention des parties actée par un pacte d’actionnaires jusqu’ici demeuré occulte à des fins inavouées, le délégué du gouvernement devenu maire de la ville de Douala à la faveur des dernières élections locales est de droit le Président du conseil d’administration de la personne susvisée ; que c’est fort de ces stipulations contractuelles que monsieur NTONE NTONE FRITZ, naguère délégué à la Communauté urbaine de Douala a été désigné Président du conseil d’administration à la faveur de la première session du conseil d’administration… »

Or, le 17 août 2018, le mandat des actionnaires désignés est arrivé à terme, ainsi que celui du président du conseil d’administration. Aucune action n’est cependant entreprise pour respecter les statuts de la société métropolitaine. C’est fort de ces manquements que le Maire de la Ville de Douala saisit la justice, conformément aux articles 160-1 et 160-2 de l’Acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et des GIE.

Il est en effet stipulé dans ceux-ci que « (160-1) lorsque le fonctionnement normal de la société est rendu impossible, soit du fait des organes de gestion, de direction ou d’administration, soit du fait des associés, la juridiction compétente statuant à bref délai, peut décider de nommer un administrateur provisoire aux fins d’assurer momentanément la gestion ; (160-2) La juridiction compétente est saisie à la requête soit des organes de gestion, de direction ou d’administration, soit d’un ou de plusieurs associés ».

C’est sur la base de ces dispositions légales que le TPI de Bonanjo statuant en toute conformité, a décidé de la désignation de M. NJOH comme administrateur provisoire de la SMID S.A.

Défiant la décision de la justice qui donne désormais tous pouvoirs à l’administrateur provisoire, Dr. Fritz NTONE NTONE, après avoir tenté en vain d’empêcher l’installation de ce dernier dans les locaux de la SMID S.A., s’est entêté à vouloir convoquer une assemblée générale suivie d’un conseil d’administration avec pour objectif principal de s’imposer ad vitam à la tête de la société.

Face à cet entêtement, la justice a formellement interdit la tenue de cette assemblée générale par une Ordonnance rendue publique le 24 mars dernier. Ordonnance que Dr. Fritz NTONE NTONE a «souverainement» décidé d’ignorer en organisant une pseudo AG «par visioconférence», dont aucun notaire n’a certifié le quorum.

L’ADMINISTRATION, SECONDE DEFIEE

Saisi par Dr. Fritz NTONE NTONE, agissant comme PCA alors qu’il ne l’était plus par Ordonnance de justice, le Gouverneur de la Région du Littoral a rétracté sa décision d’autoriser la tenue de l’AG convoquée par ce dernier. Il s’est attiré les foudres de l’ancien délégué du gouvernement qui s’est payé le luxe de faire au représentant de l’Etat dans la Région du Littoral une leçon de forme et de fond, n’hésitant pas de menacer le Gouverneur d’une action en justice. Il conclue ainsi sa lettre : «rien, absolument rien ne s’oppose à la tenue de l’assemblée générale».

RÉCIDIVISTE

La justice et l’administration publique camerounaises ne représentent donc pas grand-chose devant Dr. NTONE NTONE muré dans ce qu’il croit être son bon droit. On se rappelle en effet qu’il y a quelques temps, le même, alors délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala, avait abusivement exclu dix (10) délégués du personnel de la CUD. Il fut condamné par la justice, jusqu’au niveau de la Cour Suprême. Malgré l’entregent du préfet du département du Wouri, du Gouverneur de la Région du Littoral et de certains ministres, il n’a daigné les réintégrer comme l’avait exigé la justice. Ses intérêts et son ego semblent au-dessus des lois de la république et ne sauraient tolérer aucune entrave.

Il s’agit donc d’un récidiviste, qui aspire à diriger une partie du peuple, mais qui foule aux pieds les institutions dont ce même peuple s’est doté pour son équilibre. Hier à la CUD, aujourd’hui à la SMID S.A.

DE QUOI Dr. FRITZ NTONE NTONE A-T-IL PEUR ?

La question mérite d’être posée au regard de la course de vitesse engagée par le PCA déchu par la justice. En plus de deux (02) ans, il n’a pas pu convoquer une seule session statutaire du conseil d’administration. Mais en un seul mois, il réussit l’exploit de tenir une session ordinaire et une extraordinaire hors-la-loi. C’est sans doute qu’il y a anguille sous roche.

La mission confiée par la justice à l’administrateur provisoire désigné est en effet de faire un audit exhaustif de la SMID S.A. et de convoquer le conseil d’administration. Au-delà de l’ego, cette fois, il s’agirait plus d’intérêts. L’ancien délégué du gouvernement qui n’a pas donné un seul mois à son prédécesseur, le Colonel ETONDE EKOTTO, pour le remplacer partout où cela se devait, peine à quitter le navire. Il veut absolument s’accrocher à la tête de la SMID pour d’une part, avoir un strapontin susceptible de lui permettre d’être toujours vu aux premières loges au cas où… ; et d’autre part pouvoir probablement nuire aux actions de son successeur à la tête de la CUD.

Mais là où le mal serait plus profond pour le PCA déchu, c’est la certitude de la mise à nu par l’administrateur provisoire, de sa gestion personnelle et calamiteuse de la SMID S.A. Dans les coulisses, on parle de plus de 2 milliards de nos francs d’avances faites à certains de ses amis pour lancer des projets qui n’ont jamais vu le jour et pour lesquels il sera difficile de rendre compte.

En défiant ainsi l’Etat et la justice, Dr. Fritz NTONE NTONE veut-il devenir héros ou héraut ? Il revient maintenant à la justice de dire le droit une fois de plus. Affaire à suivre !!!

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