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BOMONO-BOMONO : LES VERITES DES CHEFS SUR LES TERRES RETROCEDEES

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Après plus d’un an d’interdiction d’accès à leur terrain rendu par la Société camerounaise de palmeraies et remis entre leurs mains par le président de la république, les neufs villages concernés et leurs chefs ont tenu une séance de vérité devant les fils et les filles, en présence du chef de canton Pongo Pongo, le jeudi 20 juin 2024.

Le village Bekoko a été choisi pour accueillir les fils et les filles des villages Bekoko, Babenga, Bomono gare, Bomono Ba Jedu, Benjanga, Bwadibo, Nkendè, Bomono ba Mbenguè 1 et 2, p abriter la tenue de palabre organisée pour révéler les vérités cachées sur le blocage des travaux sur leur site remis à eux par le président de la République Paul Biya. Plus de 200 âmes ont donc répondu présent pour venir suivre les explications des chefs en rapport à cette histoire de 207 hectares qui fait couler beaucoup de salives dans les villages. Les plus folles rumeurs, entretenues par un visage bien connu, ont circulé, faisant croire aux villageois que «les chefs traditionnels se sont partagés les espaces qu’ils ont totalement vendus et rien ne leur restait plus», a soulevé un fils de Bomono-gare. Du coup, on a compris que c’était le grand point à l’ordre du jour.
Présidée par sa majesté Toto Bekombo, la palabre a justement démarré par le récit des faits. Il fallait ben expliquer aux populations les origines du mal. La tâche a été confiée à sa majesté Simon Kotto Bongo, de Bomono-ba-Mbenguè 2 qui va prendre de précieuses minutes pour confirmer les faits historiques : «Tout a commencé à Yaoundé, il y a un fils du village qui est tombé sur la décision de rétrocession. Comme il était à Yaoundé, il s’est précipité à faire des faux papiers, le désignant chef dans Bomono-ba Mbenguè 2, dans le village Maka. C’est là où le ministre et son entourage lui ont donné tous les attributs. Quand les Bomono ont pris connaissance de l’information, ils sont partis voir le ministre Eyebe Ayissi, qui a dit ne pas être au courant. On lui a présenté les papiers que ce monsieur-là qui dit être chef, et qui a 82 hectares de terres sur les 207 remis par Biya Paul. Le ministre des domaines a envoyé l’affaire chez le gouverneur. Et Au départ, Bwadibo, Nkende, Babenga et Bwassalo avaient été exclus au profit de Maka qui n’est pas un village dans l’arrondissement de Dibombari, mais plutôt (un petit quartier à Bomono-ba Mbenguè 2, Ndlr). Dans nos démarches, ces villages ont été intégrés dans le partage», avons-nous suivi dans le récit des faits. Et ce n’est pas tout : «le problème de Maka est resté avec le partage des hautes autorités qui lui ont 82 hectares donc 50ha pour lui-même et 32 h pour des facilitateurs inconnus et bien protégés par la pseudo chaufferie de Maka», apprend-on.

La stratégie silencieuse des chefs

Pour ne pas faire trop de bruit et donc pour éviter les affrontements voulus par ceux qui sont déterminés d’arracher les parcelles importantes avec la complicité de certaines autorités de la région, les chefs ont procédé autrement «On s’est engagé à établir les titres fonciers. Dans les évaluations, chaque village devrait venir avec d’abord 10 millions Fcfa. Parce qu’on ne voulait pas les financiers pour nous aider.. Aucun chef n’est venu avec. C’est donc un de nos fils du village, M. Manga Ndoumbè de Bomono-gare qui est sorti et a déposé près de 200 millions Fcfa. C’est comme ça qu’on obtient les titres fonciers. Chaque village a pris deux titres fonciers. On a déjà les titres fonciers. On a donc commencé les travaux, c’est là où le Gouverneur de la région du Littoral, est intervenu avec une note demandant l’arrêt des travaux au motif qu’il y a trouble à l’ordre public. Ce qui était carrément faux. Aujourd’hui, ça va faire jour pour jour, un an, deux mois, que cette note a bloqué tout le monde. Le financier a besoin de son argent. On a fait des deals. Chaque village doit lui donner un espace par compensation», avons encore suivi.

La version du financier

«Nos accords étaient bien précis. Je suis débordé par mes créanciers et je ne peux no plus trainer les chefs en justice. Et comme chaque village à ses titres fonciers, je me suis donc dit au lieu de prendre les espaces village par village, ce qui va encore me couter plus cher, avec tous les morcellements, je vais encore payer, or j’ai pris l’argent de mes enfants, l’autre est en Chine, l’autre à Dubaï, ils ont déjà besoin de leur argent, sans oublier toutes les autres personnes qui m’ont tenu. J’ai déjà assez patienté.. C’est donc avec l’accord des neufs chefs qu’une parcelle du terrain de Bwadibo m’a été donnée. 5,5 hectares que j’ai liquidés pour rembourser mes créances. Dont pour le reste aucun terrain n’a été vendu. On accuse Elongo Kingue d’avoir vendu le terrain. Ce qui est faux», a expliqué M. Manga Ndoumbè devant toute l’assistance qui lui a fait un standing ovation.

Aucun chef n’a vendu les palmiers

Prenant la parole, le représentant du collectif des jeunes a insisté sur la désinformation : « aucun chef n’a vendu les palmiers. C’est nous qui gardions volontairement ces terres qui avions géré la vente de ces palmiers abattus. Cela représentait nous a permis de pouvoir avoir un peu d’argent pour nourrir nos enfants. Aucun chef ne s’est intéressé. Donc ceux qui parlent des ventes, savent là où ils tiennent ces informations. Mais je dis aux jeunes, que l’information, la bonne, c’est dans nos chefferies en non ailleurs. Il y a un groupuscule qui lutte pour des intérêts égoïstes. Ils sont en complicité avec certaines autorités que nous connaissons déjà et dont les noms seront cités s’ils continuent leurs manœuvres», a déclaré Léonard Ndoumbè Manga, en brandissant les faux documents établis au nom d’un certain Malobè Eyondi Stephen, document signé par Belinga Eboutou, pour le designer comme chef de 3ème degré de Maka, «un village imaginaire, du moins fabriqué par l’administration territoriale», nous a-t-on lancé là-bas. .
Une déclaration en soutient aux chefs, a été lue par les jeunes qui ont marqué toute leur solidarité envers les autorités traditionnelles. Certaines résolutions ont été prises pour accompagner les 9 chefs dans leurs missions.
Alphonse Jènè

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