La Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) a fait une sortie à l’occasion de la célébration de la 60ème édition de la Journée de la femme africaine dimanche 31 juillet 2022. Il s’agit d’une déclaration dans laquelle, la Commission constate que la majorité de femmes déplacées internes au Cameroun à la suite des conflits armés, notamment dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ne dispose pas de documents d’état civil, ce qui rend difficile leur accès à l’emploi ainsi qu’aux opportunités d’autonomisation.
Entre autres freins à la réalisation des Droits de la femme africaine déplorés par la CDHC, il y a l’insuffisance de ressources financières pour la mise en oeuvre des programmes élaborés en vue de la promotion des Droits de la femme, les contraintes socio-économiques et culturelles, les violences sexuelles et sexistes, les pratiques culturelles néfastes, l’accès difficile aux soins de santé reproductive en raison de leur coût prohibitif, l’inaccessibilité aux droits successoraux, notamment à la propriété foncière, etc.
Haro sur la vie chère
La CDHC parle aussi des répercussions socioéconomiques négatives de la Covid-19 sur la femme africaine, notamment dans les entreprises privées et dans le secteur informel, avec pour conséquence 10,3% de femmes mises en chômage dans les entreprises au Cameroun, le faible pourcentage de femmes, 15 % en moyenne dans l’ensemble des pays africains, qui participent au développement technologique du continent, en tant que spécialistes en sciences, en technologie, en ingénierie ou en mathématiques (STIM): le fait que seulement 1 % de la richesse mondiale appartient aux femmes, alors qu’elles accomplissent 60 % du travail dans le monde; les 1249 cas de violences basées sur le genre enregistrés dans les zones en situation humanitaire d’urgence au Cameroun au 15 décembre 2021.
Par ailleurs, la CDHC se dit profondément préoccupée par l’augmentation générale des prix des denrées alimentaires sur les marchés, en raison de la guerre en Ukraine, ce qui impacte négativement les ménages dont les revenus, laissés à la gestion difficile et quotidienne des femmes, sont demeurés statiques.
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Notons que la Journée de la femme africaine a été célébrée dimanche dernier sous le thème: «Réaliser le capital humain des femmes pour un développement durable inclusif: lutter contre le fléau de la violence tout en améliorant la sécurité alimentaire et la bonne nutrition en Afrique ». Au regard de ce qui est dit là-haut, la Commission recommande que le gouvernement s’investisse dans la collecte et la publication de données désagrégées sur les conditions des femmes, afin de mieux orienter les politiques publiques à cet égard; Elle suggère aussi à l’État, la mise en place d’unités de transformation des produits agropastoraux et sylvicoles ainsi que la réhabilitation des pistes d’évacuation rurale, afin d’accroître la productivité des femmes camerounaises et d’améliorer la sécurité alimentaire des populations.
Linda Mbiapa
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