Un atelier de formation de trois jours a été organisé par l’Unesco à l’intention des animateurs et techniciens de radios communautaires sur les techniques de production des contenus radiophoniques en vue de sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration clandestine.
À l’Unesco, l’on préfère parler de migration irrégulière au lieu de migration clandestine. «La migration irrégulière renvoie à quelque chose qui n’est pas conforme», précise Hugues Ndi, projet manager, au bureau régional de l’Unesco Afrique centrale. Pendant trois jours, animateurs et techniciens des radios pour la plupart situées en zones rurales ont pris congé de leurs auditeurs pour prendre part à cet atelier de formation organisé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Atelier au cours duquel, les participants venus de treize radios communautaires reparties dans cinq régions du pays notamment, les régions du Littoral, du Sud-ouest, du Nord-ouest, de l’Ouest et du Centre ont été outillés aux notions élémentaires de production radiophonique, l’usage des logiciels de montage audio tels que Adobe-audition 1.5. Loin d’être un choix anodin, le choix porté sur les radios communautaires tient de ce que l’exode rural constitue le premier pas vers la migration selon l’institution onusienne. Qui entend ainsi s’appuyer sur ces professionnelles des médias exerçant généralement en zone rurale pour freiner la saignée à travers des messages de sensibilisation. « La sensibilisation devrait commencer par les zones rurales », confie le fonctionnaire onusien. Avant d’ajouter « Il s’agit de sensibiliser les jeunes sur les risques qu’ils encourent en prenant la route de l’aventure ; les sensibiliser sur la nécessité de prendre en compte les opportunités locales qui sont souvent à portée de main».
Manque d’informations
Selon l’Unesco, ces morts à la pelle dans la méditerranée et au Sahara sont dus à un manque d’informations de ceux qui prennent la route de l’aventure. « Nous pensons à l’Unesco que, si nous assistons à ces multiples drames, c’est certainement parce que, ceux qui prennent la route de la migration n’ont pas suffisamment d’informations sur les risques de cette voie irrégulière et parfois même, sur les opportunités qui pourraient exister auprès d’eux. Le prétexte aujourd’hui pour beaucoup de jeunes, c’est améliorer leurs conditions de vie soit disant parce qu’il y a le sous-emploi ou le chômage ; alors qu’il y a des opportunités tout près d’eux qui peuvent leurs profiter ; et donc nous pensons que les médias doivent être ces relais qui pourraient identifier ces opportunités et les mettre à la disposition des jeunes, sous forme d’information ; ou tout simplement, ils devraient exposer à ces jeunes, les dangers qu’ils accourent si jamais, ils prenaient la route», argue Hugues Ndi.
En effet, migrer comme voyager, pour poursuivre ses études dans d’autres cieux, y vendre ses talents, y chercher un mieux-être, est tout ce qu’il y a de normale dans la vie des hommes. Elle ne devra pas provoquer la mort comme le rappelle le Pacte mondial sur la migration qui recommande que toute migration soit régulière, ordonnée et sécurisée. « On n’interdit pas aux gens de migrer, mais on leur demande de migrer de manière régulière, ordonnée et en toute sécurité», indique Hugues Ndi. Pourtant, il ne se passe pas un jour sans qu’on apprenne le naufrage d’une barque contenant de migrants noirs aux larges de la méditerranée.
Blanchard BIHEL
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