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Évictions forcées: 269 890 personnes victimes dans la ville de Douala recensées dans une dizaine de collectifs, en détresse

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Le sujet des déguerpissements illégaux a été remis sur la table mercredi 12 octobre 2022 au siège du Codas Caritas Douala lors de la 8ème édition de la célébration de la Journée zéro éviction.

Ils sont nombreux les victimes des évictions forcées dans plusieurs quartiers de Douala a avoir pris part à la rencontre de mercredi dernier. En présence des autorités locales, administratives et religieuses. Sous l’impulsion de la plateforme des organisations pour la promotion du droit au logement au Cameroun (Plafodal). Selon le porte-parole, Jean Baptiste Bontsebe: «la célébration de la journée zéro éviction constitue pour la PLAFODAL, l’aboutissement d’un travail collectif considérable, entrepris depuis 2010 pour venir en aide aux Camerounais victimes des déguerpissements illégaux, violant ainsi le droit à la propriété qui est consacré par des textes nationaux et supranationaux. Ces violations des droits de l’homme qui à ce jour, constituent une véritable entrave à la concrétisation de la vision du chef de l’Etat son excellence Paul Biya pour l’atteinte de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035».

Dès lors, plusieurs partenaires et organisations de la société civile se sont jointes au Plafodal dès le début de cette aventure qui «nous confère le devoir citoyen d’encadrement, d’éducation et de sensibilisation des populations victimes et potentielles victimes des déguerpissements illégaux au Cameroun en général et particulièrement dans la ville de Douala qui compte à ce jour, d’après une étude menée par nos soins avec l’appui de plusieurs experts, 269 890 personnes victimes des déguerpissements illégaux dans la ville de Douala recensées dans une dizaine de collectifs», affirme le porte-parole de la plateforme. Celle-ci qui, au cours de ses activités, a toujours tiré la sonnette d’alarme tout en rappelant aux acteurs institutionnels de la gestion urbaine au Cameroun que: «le logement décent est un droit de l’homme et un catalyseur pour tous les autres droits fondamentaux». Cependant, elle a joué un rôle qui n’est pas des moindres en privilégiant le dialogue entre les victimes et l’administration. «Il nous reste malgré tout un long chemin à parcourir, et ce n’est qu’en agissant de concert que nous atteindrons nos objectifs fondamentaux. De ce fait, nous implorons l’administration à protéger ses administrés», souligne Jean Baptiste Bontsebe qui appelle les collectivités territoriales décentralisées à créer une richesse et d’aspirer à une meilleure situation au sein de leurs communautés tout en mettant sur pieds des politiques foncières adaptées.

Constat alarmant

Dans son exposé, l’analyste Jean Bertin Kemajou qu’au regard du déroulement des évictions forcées pratiquées au Cameroun, tout porte à croire qu’il n’y a pas d’issue possible pour les victimes, notamment, au plan du droit. A peine la mise en demeure avec avis d’expulsion est notifiée, rarement par écrit, que les bulldozers et autres engins, affrétés par les autorités administratives ou municipales selon le cas, commencent les opérations de déguerpissement qui ne s’arrêtent qu’après que la zone d’occupation a été entièrement labourée. Ces opérations se passent sans qu’aucune forme de contrôle juridictionnel préventif ni a posteriori n’intervienne. Les victimes, quant à elles, semblent ne disposer d’aucune voie de recours contre le tout puissant Etat. Mais la réalité est qu’il existe des voies de recours inexplorées par les victimes, généralement démunies pour faire face au coût de la procédure, très souvent ignorantes du droit et rarement assistées par les ONG et associations de défense des droits humain dans la mise en œuvre desdits recours.

C’est pourquoi il est recommandé que lors qu’une éviction est pratiquée en dernier recours, afin d’éviter, ou tout au moins de minimiser la nécessité d’un recours à la force, les personnes concernées doivent bénéficier de garanties de procédure efficaces, susceptibles d’avoir un effet dissuasif sur les expulsions projetées, et notamment: la possibilité de consulter véritablement les intéressés; un délai de préavis suffisant et raisonnable; des informations sur l’expulsion projetée fournies dans un délai raisonnable; la présence d’agents ou de représentants du gouvernement lors de l’expulsion; l’identification des personnes procédant à l’expulsion; l’interdiction de procéder à des expulsions par mauvais temps ou de nuit; l’accès aux recours prévus par la loi; l’octroi d’une aide judiciaire, suivant une procédure rapide et simplifiée, aux personnes qui en ont besoin pour introduire un recours devant les tribunaux.

Linda Mbiapa

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