Vendredi 7 avril 2023 marque, en effet, la Journée internationale de réflexion sur le genocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Dans une Déclaration de neuf pages, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) revient sur ce drame: ses causes, ses conséquences et ce qui a et continue d’être fait au Rwanda, au Cameroun, sur les plans régional et international pour que le monde et les générations futures gardent en mémoire cette tragédie afin de combattre la montée des discours de haine, la xénophobie et toutes les autres formes d’intolérance parmi les peuples.
Dans sa longue et riche Déclaration, la Commission félicite le Gouvernement rwandais pour la mise en place d’une Commission du mémorial et des massacres qui a commencé par recenser les principaux lieux du génocide et les a érigés en sites mémoriaux dont les quatre principaux ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, à savoir: le site mémorial de Gisozi situé à Kigali et construit entre 1999 et 2004 ; un véritable lieu de recueillement, de mémoire collective et d’enseignement de l’histoire du Rwanda, où les restes d’environ 250 000 personnes ont été enterrés; le site mémorial de Nyamata qui fut une église et qui est situé dans le district de Bugesera, où environ 40 000 restes humains ont été inhumés; le site mémorial de Murambi, construit dans le district de Nyamagabe, qui était autrefois un complexe scolaire, où environ 45 000 restes humains ont été enterrés; le site mémorial de Bisesero, un édifice à l’architecture unique construit dans le district de Karongi, lieu de massacre et de résistance, où 45 000 restes ont été inhumés.
Promotion du Vivre-ensemble
Consciente de la montée des discours de haine, de la xénophobie et de toutes les autres formes d’intolérance parmi les peuples du monde en général et au Cameroun en particulier, la Commission salue les efforts des pouvoirs publics camerounais visant à combattre l’intolérance, les discours de haine et l’incitation à la violence, en promouvant le vivre- ensemble harmonieux, notamment à travers: le Communiqué de presse du samedi 18 mars 2023 dans lequel le maire de la ville de Douala, Dr Roger MBASSA NDINE, a condamné avec la dernière énergie «les actes d’intolérance et de violence gratuite perpétrés à l’extérieur du pays par un regroupement d’activistes dénommé Brigade anti-sardinards (BAS)», ainsi que les appels à des journées ville morte, lancés dans la ville de Douala, invitant les auteurs des tracts en circulation à s’abstenir de toute action visant à mettre à mal le vivre- ensemble si cher à la ville de Douala; la dénonciation, le 16 mars 2023, par les autorités traditionnelles du Wouri, des appels à des journées ville morte lancés dans la ville de Douala par une association locale illégale qui, en réponse au boycott par les membres de la BAS du concert de l’artiste Ben DECCA en Allemagne, a entrepris de nuire aux activités commerciales des ressortissants de la Région de laquelle ces membres sont majoritairement originaires; la participation du président de la CDHC à la 106ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CEDR), organisée du 11 au 29 avril 2022 à Genève en Suisse et au cours de laquelle les 22e et 23e Rapports périodiques du Cameroun relatifs à la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ont été examinés;
On parle aussi de la participation du Cameroun au débat général du Conseil des Droits de l’homme sur les questions relatives au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance qui y est associée, le 4 octobre 2022 à l’Office des Nations Unies à Genève, à travers l’Association Mother of Hope Cameroon Common Initiative Group; l’organisation, le 16 mai 2022, du traditionnel «Carrefour du vivre-ensemble camerounais harmonieux» par le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique sur le thème: Ma contribution pour un meilleur vivre-ensemble harmonieux au Cameroun, afin de promouvoir la cohésion sociale, la paix et la tolérance, etc.
Recommandations
Soucieuse de favoriser davantage la culture de la paix au Cameroun et de prévenir les discours de haine ainsi que l’extrémisme violent, la CDHC encourage une fois de plus l’enseignement des génocides, la promotion des valeurs de tolérance, de vivre-ensemble et de patriotisme à tous les niveaux de l’éducation ainsi que l’appropriation de valeurs d’éducation civique et d’éducation à la citoyenneté par tous les Camerounais et par les ressortissants étrangers vivant au Cameroun.
Linda Mbiapa
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