Jeudi 30 mars 2023 à Douala, la concertation restreinte a été présidée par le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Paul Tasong.

Ils étaient nombreux ces acteurs du secteur privé à prendre part à une concertation restreinte avec le Ministère de l’Economie, de la planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT). Jeudi 30 mars 2023, la mobilisation a été forte dans la ville de Douala. Ce d’autant plus qu’il s’est agi d’identifier, à travers une démarche consensuelle, les leviers à actionner en vue de favoriser une contribution optimale du secteur privé dans l’atteinte des objectifs de transformation structurelle de l’économie camerounaise, prônée par la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 30). Et comme l’a laissé entendre le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Paul Tasong: « cette concertation visait aussi à présenter les orientations du Gouvernement dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique d’import-substitution; d’identifier de concert avec les acteurs du secteur privé, les mesures prioritaires devant permettre de renforcer leur contribution à la réduction de la dépendance du Cameroun vis-à-vis de l’extérieur et d’accélérer la transformation des produits locaux de base».

Les assises et les différents ateliers ayant meublé la journée entière de jeudi dernier ont permis de noter que dans le cadre de la mise en œuvre de la SND 30, le Gouvernement entend placer le secteur privé au cœur de la création des richesses, tout en jouant son rôle d’Etat stratège et pragmatique. «En plus de l’orientation fondamentale qui consiste à promouvoir le mix import-substitution/développement des exportations, plusieurs considérations clés traduisent cette volonté des pouvoirs publics de faire du secteur privé local, le moteur de la transformation structurelle de l’économie nationale», dit-on. Il s’agit précisément de porter à moins 60% la part de la commande publique adressée aux industries locales, de promouvoir l’émergence et le soutien des champions nationaux dans les secteurs moteurs de la transformation structurelle de l’économie, et de privilégier les approches Partenariat public-privé (PPP) et Project Finance dans la réalisation des grands projets.

Quelques problèmes identifiés

Concernant par exemple le domaine des produits dérivés de l’acier, les échanges ont mis en exergue plusieurs problèmes: difficultés d’accès à la ferraille locale, problématique des autorisations spéciales d’importation du fer à béton, faible organisation et structuration des acteurs de la filière récupération et recyclage des ferrailles d’acier et de fonte, importation frauduleuse des produits ferreux, insuffisance de mécanisme de promotion de la consommation locale du fer à béton et des produits ferreux, absence d’unités d’extraction des minerais de fer et de production du métal sous forme de lingots bruts ou alliés. En guise de mesures prioritaires pour y faire face, on parle de: identifier les entreprises qui disposent les produits ferreux hors d’usage et les mettre en relations avec les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) dans le but de faciliter la collecte de la ferraille par les entreprises de récupération et de recyclage; Mettre en place un cadre de concertation CTD, Hysacam,  Minmidt, Minepded en vue de créer des décharges décentralisées des produits ferreux hors d’usage; Mettre en place des lignes de broyage spécialisées dans la récupération des véhicules hors d’usage; Réviser la circulaire sur la limitation à l’importation; à l’effet de proscrire les autorisations spéciales d’importation; Mettre en place un cadre juridique de l’utilisation de la ferraille locale du fer à béton et des produits ferreux dans les marchés publics relatifs aux chantiers d’infrastructure et de BTP, etc.

En dépit de quelques voix qui déplorent que chaque année, le Gouvernement dit la même chose mais rien n’est fait concrètement, la concertation s’est achevée sur une lueur d’espoir du secteur privé.

Linda Mbiapa