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MAROUA : UNE VILLE DANS LE SILLON DE L’EMERGENCE

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C’est la capitale de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est un véritable carrefour de cultures et de commerce. Les activités sont organisées autour de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du tourisme, du transport de marchandises, de l’artisanat et aussi de la chasse.
Le potentiel naturel offre de multiples perspectives pour le développement de la filière tourisme et de l’énergie solaire. Et sa proximité avec les grandes villes des pays voisins comme le Tchad et le Nigeria constitue un atout indéniable de développement des échanges commerciaux qui sont d’ailleurs très denses. Maroua est surtout connue pour ses imposants champs de gingembre, et pour la fabrication de la liqueur de gingembre.
Même si le tissu industriel reste faiblement fourni, on la note la présence de deux grosses pointures que sont la Semry et la Sodecoton.
Plusieurs ethnies
Selon les sources de l’histoire des peuples, les populations de Maroua sont principalement issues de plusieurs ethnies. On peut citer : Mofu, Guiziga, Peuls, Daba (Kola), Toupouri, Mafa, Mousgoum, Kotoko, Mandara, Kanuri, Mada, Podoko, Zouglo, Méri. Maroua a donc une culture plurielle. La langue peule est la plus parlée dans la ville de Maroua plus particulièrement.
Et on parle de la Communauté urbaine de Maroua est créée par le décret N° 2008/017 du 17 janvier 2008, succédant à la commune urbaine à régime spécial de Maroua, créée elle en 1996. Aujourd’hui, c’est la Mairie qui a succédé à la Communauté urbaine avec à la tête, un maire élu
Elle est découpée en 3 arrondissements correspondant aux communes de Maroua 1er, Maroua 2ème et Maroua 3ème .
La carte scolaire
La carte scolaire est bien flatteuse du moins pour ce qui de l’ensemble de la localité. On compte près d’une douzaine de Lycées d’enseignement général à savoir : Lycée classique et moderne, Lycée bilingue, Lycée de Domayo, Lycée de Kakataré, Lycée de Doualaré, Lycée de Kongola, Lycée de Hardé, Lycée de Miskine, Lycée de Ouro Tchédé, Lycée de Gayack, Lycée de Makabaye et Lycée de Ngassa.
L’enseignement technique n’est pas en reste, il y a le Lycée technique de Maroua, le Lycée technique de Salak.
Il y a également de nombreux établissements secondaires privés et laïcs, on peut citer en autres : Le CTM-CETI, le Collège Jacques de Bernon, le Collège islamique SABIL, le Collège adventiste, le Collège privé Siddi Djaoro, le Collège protestant.
Dans l’ordre des communes, Maroua I compte 7 collèges et 5 lycées. Maroua II compte 2 collèges et 3 lycées. Maroua III compte 2 collèges et 5 lycées…
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, il y a l’Université de Maroua qui a été créée le 9 août 2008 et qui comprend les Facultés des Arts, Lettres et Sciences humaines, des Sciences économiques et de Gestion, des Sciences juridiques et politiques et des Mines et des industries pétrolières, l’Ecole Normale Supérieure et l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique.
A.J
Dr. Sali Babani
«La construction de la ville de Maroua se fera avec tout le monde.»
Il est le super Maire de la ville de Maroua, l’historien est sur tous les fronts pour imprimer sa marque et pense fermement que le développement d’une ville est une affaire de tous. Il a bien voulu répondre à nos préoccupations.
Docteur, les défis de l’heure sont la protection de l’environnement et l’adduction en eau potable. Est-ce que la Mairie de Maroua y pense et comment ?
Bien, merci. Par rapport déjà à l’environnement, à l’impact sur l’environnement, il faut dire que le réchauffement climatique que connaît la planète Terre aujourd’hui n’a pas contourné la ville de Maroua.
Ce réchauffement climatique a impacté sérieusement et gravement la ville de Maroua quant à son environnement. Je voudrais parler des berges des Mayo. La ville de Maroua, étant traversée par trois rivières, connaît la dégradation progressive et accélérée des berges.
Tenez, par exemple, en 2022, nous avons connu, je vous prends sur deux points critiques, le Mayo Ferngo, au niveau du radier de Macabaye. Nous avons en une seule saison de pluie perdu plus de 150 mètres des berges, imposant aux populations riveraines de déménager.
D’autres ont même vu leur maison entamer. Le champ d’expérimentation du Collège Régional d’Agriculture a été complètement englouti par les berges et laissant juste les puits de l’époque coloniale qui avaient été ouvertes à ce niveau pour alimenter.
Les sols de ce champ d’expérimentation se retrouvent au milieu de la rivière aujourd’hui. Nous avons également d’autres points critiques, tels que Djongo, sur le Mayo Tapadam, dont nous avons vu perdre les maisons une centaine de personnes en trois ans de saison de pluie accumulée.
Aujourd’hui, le lit de la rivière a complètement désorienté l’accès dans ces quartiers Djongo, et bien d’autres, imposant aux populations riveraines de déguerpir les lieux. Cela pour dire que l’environnement a été très impacté par le réchauffement climatique.
Maintenant, pour ce qui est de l’eau, bien de l’eau potable. Maroua connaît des difficultés d’approvisionnement en eau potable. La seule source d’approvisionnement qui nous vient de Kongola s’avère aujourd’hui insuffisante. Insuffisante parce que ce forage qui met à disposition des populations 10 000 m3 d’eau par jour ne parvient pas à satisfaire tous les ménages.
D’où le constat qui a été fait, celui des quartiers entiers qui ne sont pas ravitaillés en eau pendant trois ou quatre jours. Les robinets restent à sec. Cette problématique qui avait été adressée à la compagnie en charge de la gestion de l’eau, Camwater, a pu finalement trouver solution ce jour-ci.
Nous avons participé au lancement de ce projet dont les financements de 62 milliards Fcfa sont assurés par Exim Bank China. Dans le cadre de la coopération Sino-Camerounaise, le président de la République, le gouvernement de la République a rendu Maroua éligible dans ce projet-là quant à sa deuxième phase.
Ce qui fait que nous avons participé lundi dernier à Garoua Boulaï au lancement de ce vaste projet qui permettra de doter Maroua de cinq forages. Et d’une capacité d’un débit de 13 000 m3 d’eau joue avec cinq forages et un château de 5 000 m3 d’eau.
Cela vient donc solutionner le problème de l’alimentation en eau potable dans la ville. C’est une avancée remarquable dans la recherche de solutions en termes de ravitaillement en eau potable des populations de la ville de Maroua.
L’autre problème est lié au désordre et à l’insalubrité. Comment faites-vous à ce niveau ?
Il s’agit d’un phénomène global. Le désordre urbain aujourd’hui dans les villes africaines est un phénomène globalisant. Alors Maroua n’est pas du reste. C’est un fait, c’est une réalité que les populations se livrent à des actes d’incivisme. Mais seulement ces actes-là ont dépassé la proportion de la tolérance administrative.
Lorsque les ouvrages de drain sont construits et que les populations riveraines elles-mêmes, qui hier se plaignaient de ce que des inondations menacent leur habitation, et maintenant que nous avons ouvert des canalisations d’eau, c’est les mêmes populations qui reviennent pour boucher ces ouvrages de drain avec les déchets domestiques.
Il balaie sa cour, il nettoie sa maison et le dépotoir c’est la rigole qui est chargée, qui n’a de fonction que celle de drainer les eaux vers leur lieu de chute. Mais les populations ferment ces caniveaux-là avec les déchets domestiques.
Quelles sont les mesures fortes prises par la Mairie de Maroua ?
Les mesures prises globalement sont adossées à la loi, sont adossées à ce que dit la loi. Et la loi est claire. Pour le bien commun, pour l’intérêt général, il n’est pas question qu’un individu puisse poser un acte d’incivisme.
Ces actes-là sont classifiés et malgré nos efforts de sensibilisation sur le terrain, nous rencontrons beaucoup de réticences. C’était devenu déjà, l’incivisme étant ancré dans le gène des populations qui trouvent du plaisir à gêner les infrastructures collectives dans la ville.
Maintenant, nous continuons la sensibilisation mais également la mise en place effective de la police municipale permettra de faire des patrouilles. Permettra de traquer ceux-là et de remettre de l’autre.
Mais regardez un peu les rues de la ville de Maroua. Elles sont jonchées de kiosques. Les trottoirs sont occupés par les kiosques. Au niveau de l’artisanat par exemple, le carrefour même est déjà occupé par les marchands, par les réparateurs de téléphones, par les cordonniers, etc.
Et ça, c’est inconcevable. Nous avons fait des spots que nous allons faire diffuser, mais je pense que les deux iront de pair. La sensibilisation et la répression iront de pair pour que, n’est-ce pas, force reste à la loi, pour que le désordre urbain dégage.
Monsieur le Maire, on est dans les concepts de développement participatif. Est-ce que cela est aussi la vision du maire que vous êtes?
Développement participatif, oui. Dans la vision que nous avons de la Communauté urbaine à l’entame de notre mandat, c’était bien évidemment de regarder comment est-ce que la construction de la ville de Maroua se fera avec tout le monde.
Parce que nous sommes en train de mettre les comités de quartier réunis pour qu’ensemble nous regardions comment suivre les projets de développement de notre ville pour que tous soient impliqués. Parce que c’est une affaire de tous.
Quelles sont les difficultés rencontrées depuis que vous êtes à la tête de la Mairie?
Maroua étant désormais une ville universitaire, plus de 10 ans aujourd’hui, vous comprendrez que les habitudes liées à des acteurs qui ne connaissent pas l’alma mater, qui ne connaissent pas, n’est-ce pas, « Primum vivere, deinde philosophari», comme dirait le latin, qui n’ont pas touché à la philosophie, eh bien, ils ont des pratiques. Des pratiques qui ont la peau dure. Ils devraient désormais comprendre que Maroua est une ville universitaire.
Il faut privilégier les activités intellectuelles. Il faut mettre devant la pensée. Il faut mettre devant l’intérêt général. Il ne faut pas faire du bruit autour de soi pour défendre ses intérêts particuliers. Ça, c’est terminé. Elle est une ville universitaire Maroua et par conséquent, nous devons tout au moins, faire des efforts pour tout changer.
Propos recueillis par Alphonse Jènè

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