La décision du Minfi portant déblocage de la somme de 4 197 000 000 FCA en faveur des députés sonne pour une partie de l’opinion comme un scandale en ces temps de Covid- 19.
Tout est fin prêt ! La procédure en vue du décaissement de l’argent est arrivée presque à terme comme l’indique la décision du ministre des Finances du 12 mai portant sur le déblocage de la somme de 4 197 000 000 FCFA représentant les primes pour l’achat des véhicules des députés nouvellement élus .
« Le Directeur Générale du budget et le Directeur général du trésor, de la coopération financière et monétaire sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application de cette décision. En clair, les nouveaux honorables auront bientôt de quoi s’offrir des bagnoles à la hauteur de leur réputation. Il s’agit d’un droit prévu par la constitution, mais qui n’a pas l’air de passer au sein de l’opinion au moment où le peuple vit sous la menace d’une crise sanitaire sans précédent doublée d’une récession économique dont on redoute les ravages.
Le sujet remet au goût du jour l’épineuse question de la révision du train de vie de l’Etat. On en parle beaucoup, seulement rient ne se voit dans les faits, un petit serpent de mer en quelque sorte! Ceux qui dépensent sans compter, l’argent de l’Etat, préfèrent se boucher les oreilles. Tant qu’un fonctionnaire peut vivre sur de grand pied sans courir le moindre risque même celui de s’expliquer sur ses revenus, pourquoi devrait-il prêter attention aux interpellations sur la révision de son train de vie ?
Dans un contexte marqué par la culture désormais très enracinée de l’embourgeoisement à outrance et à tous les prix, ce n’est pas le Covid-19 qui va humaniser les cœurs. Et s’il y avait des cœurs susceptibles d’être humanisés, ce ne sera pas celui des députés qui pour certains ont investi des fortunes dans leur élection. Ils ont pour certains d’entre eux dépensé d’importantes sommes d’argent, parfois emprunté auprès du « diable », pour arriver à l’hémicycle. Une fois qu’on y est, il est légitime d’espérer un retour à l’investissement.
Mais au-delà du retour à l’investissement, pourquoi devrait-on attendre des députés qu’ils renoncent à leurs droits pour cause de Covid-19 alors que Dg, ministres, et autres privilégiés de la République qui profitent des prébendes ne veulent et n’entendent rien renoncer. Selon une formule très usitée par le fondateur du Manidem, Anicet Ekane, « le poisson pourrit par la tête ». Il faut nécessairement commencer le changement par la tête.
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