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Tournée à travers les chefferies du Dr Roger Mbassa Ndine

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1) Le maire de Douala   au Canton  Deido

Après les  chefferies supérieures  des Cantons Bakoko, Belle-belle et   Bassa,  Dr Roger Mbassa Ndinè  s’est rendu  le 8 octobre  dernier  au Canton Deido. Objectif : expliquer à l’autorité traditionnelle ce que fait  la mairie de la ville pour son «  village ».

  Le maire  a  tenu, pour commencer, à préciser le contexte de sa visite : contrairement aux  délégués du gouvernement  qui rendaient  compte en haut,   « la gouvernance à l’heure de la décentralisation  exige  que les élus soient plus proches de la population à qui ils doivent des comptes ». C’est dans cet esprit  que  s’inscrit sa  tournée à travers les chefferies supérieures de la ville  et sa présence  ce jour au  Canton Deido.  Ainsi, à l’attention du chef,   Ekwalla Essaka Deido II  et de tous ceux qui l’accompagnent (l’ensemble de  la notabilité du village,  des élites de  Deido et associations diverses), le maire va énumérer les réalisations de la mairie de Douala  pour le Canton Deido et suivront alors les échanges. 

 Sur le plan des   infrastructures,  la mairie  construit et aménage   les routes, les drains, des trottoirs, des caniveaux.  Des trottoirs ont été  aménagés  sur plusieurs artères de  Deido.  Quand l’équipe du Dr Roger Mbassa Ndinè prend les commandes de la mairie,    le tronçon  Rond-point Deido- Carrefour trois boutiques en descendant par  Bessenguè  était dans un   état  très dégradé. Sa réfection, il y a deux ans  fait partie des  premières actions  du nouveau maire. « J’ai été  Interpellé par mon frère  Camille ekindi au sujet de la dégradation du  Carrefour Deido plage  et en réponse nous avons   déployé sur les lieux une équipe  d’intervention pour les réparations. J’espère que  ça va mieux » indique le patron de la ville. Il faut relever  que le tronçon   Akwa – Akwa Nord est une route très vieille  qui  supporte  un trafic très intense depuis plusieurs années.

La mairie a en charge l’éclairage public. Elle assure  l’hygiène et salubrité : « A Douala l’enlèvement des ordures lui coute dix milliards FCFA chaque année.  Heureusement l’Etat a décidé  de prendre en charge une partie  de cette  dépense. Néanmoins,  la   ville paye encore   40 à 45% de  ces frais.  « C’est le prix à payer pour que la ville soit un peu propre ». 

Le léopard, le club mythique, Le  léopard des  Bana ba Njoh

Bien que la mairie de la ville ne soient pas encore suffisamment armée  contre les pollutions diverses, elle envisage toutefois d’intensifier  ses efforts  contre ceux qui  installent  des garages partout et versent les huiles sur la chaussée,   qui   déversent des eaux de laverie  sur la chaussée alors qu’il y a un cahier de charge lorsque  l’on crée  une laverie.  «  Nous allons  aussi  intensifier nos efforts dans la lutte contre les pollutions sonores. Il y a des gens  qui ont des autorisations d’ouvrir des  bars  mais  ils font un bruit d’enfer jusqu’à 2h, 3h, 4h du matin,  empêchant par ce fait des honnêtes citoyens de dormir en paix.  Nous allons les combattre, affirme avec détermination  L’édile de la ville,  mais avec le concours des populations  parce que tout seul nous n’y parviendrons pas ».

La mairie mène également des actions en faveur de la  protection de la mangrove que les gens ont tendance à détruire. Or elle  protège contre les inondations lesquelles  pourront être catastrophiques dans les années à venir avec les changements climatiques. Donc alerte !      Sur le plan social, la mairie    apporte son  soutien  aux associations parmi lesquelles les associations  sportives.  Le Léopard de Douala a reçu de la mairie    un chèque  pour l’aider à sortir des bas-fonds où il se bat en ce moment. Le maire  a espoir   qu’il redevienne  le club mythique qu’il fut jadis, « le  Léopard que nous avons connu des Bana ba Njoh »      .   

 La mairie accorde des  appuis  aux centres de santé  dans la ville de Douala,   aux écoles  en leur offrant  des bacs à ordures,   des tables-bancs, en renouvelant  la  peinture sur les murs dans les écoles,  les école de  Deido  comprises. « Ces   actions que nous menons au quotidien  ne font pas forcément l’objet de communication », a  souligné le maire.

  A propos de l’habitat,   le maire constate avec consternation que les  gens construisent sans permis de bâtir   et s’étonnent, après, de l’effondrement des immeubles dont les propriétaires  n’ont pas respecté les normes en matière d’occupation du sol. La mairie s’engage à   faire la chasse à ceux-là.  Il recommande d’ailleurs aux populations de signaler  au  directeur de la police municipale ou au directeur du guichet unique  les cas d’immeubles    qui menacent  leur  sécurité …

2)  Les projets pharaoniques du maire

Point de chargement et de déchargement du rond-point Deido : ce sera sur l’ancien site  de Anflo.  Les travaux n’ont pas beaucoup avancé   en raison de la pluie mais aussi  de la  défaillance de   l’entreprise  en charge (il n’a pas été choisi par le maire contrairement à ce l’on peut penser), soutient Roger Mbassa Ndinè. En attendant la  relance les travaux, les « ambassadeurs » de la circulation essayent de travailler à informer les usagers de la route sur les règles de la circulation. Le résultat est visible selon l’exécutif municipal. Il y a de  moins en moins de bouchons.    Ces ambassadeurs, auxiliaires de la police municipale sont des jeunes gens de 20 à 30 ans.    L’adjoint de la police municipale, madame  Alemoka née Wodjè est disposée à en recruter encore.

Route  Ecole publique Deido /  Ndokoti (Palais de justice) : la mairie a  engagé  un montant  de presque 6 milliards 400 millions  pour sa réhabilitation.   Seulement,  l’entreprise chinoise Csbr est très sollicitée,  en plus  la saison de pluie  qui se prolonge n’est pas très indiquée pour mener les travaux.

Tramway,  débarcadères, voie sur berge Parmi les projets   de la ville qui  sont en train d’être peaufinés,   il y a un  bon nombre qui vont impacter sensiblement  Deido.  Mbassa Ndinè  cite  le Tramway. Il doit partir de Bonaberi, traverser le pont, le feu rouge Bessèguè  jusqu’au Carrefour Agip. Ce  projet sur lequel les équipes de la mairie  travaillent  d’arrache pieds  doit faire en sorte que la mobilité soit accentué  entre Douala 4 et le reste de la ville.  Cela nécessitera sans doute une reconfiguration du Rond-point Deido. Le tracé est pratiquement connu.     Dans le  plan directeur d’urbanisme figure aussi  le  projet de débarcadère car le développement d’un trafic  fluvial à Douala est envisagé. Sur ce, un appel à manifestation d’intérêts a déjà  été lancé.  Quant au  projet de « voie sur berge », il    va longer tout Deido jusqu’à Bonamoussadi  Bonagando,  c’est une  voie de contournement nord de Douala.  Au regard du programme de modernisation de la ville, la question du bras mort du Wouri reste une question importante.

Des équipements de loisir à Deido : ce qui manque le plus ce sont les espaces et non  les moyens financiers.  Aussi le maire a exprimé  le vœu  que Le village  propose à la mairie un terrain et le reste suivra.

Micro crédit/  Soutien  à la gent féminine : la mairie de ville a en gestation un projet de micro crédit  pour promouvoir les activités génératrices de revenu. Un essai a déjà été fait à l’échelle de la ville  et le résultat, de l’avis de monsieur le maire,  est   formidable. Des 20 femmes  et filles qui avaient pris les crédits,    une   est décédée, les autres ont    remboursé tout ce qui leur avait été octroyé.  Cela démontre qu’il y a un besoin.  La mairie va y répondre  et Deido y sera impliqué

La régie  foncière et domaniale  qui a été créée récemment  a évalué la réserve foncière et envisage aussi  d’acquérir   des  espaces pour la mairie de Douala.  Le maire fait savoir qu’il a eu un entretien avec le président de la  Fecafoot  qui lui faisait part d’un projet  qu’il a pour Douala seulement,  il lui faut du terrain. «  Samuel Eto’o est un fils de Douala, il a grandi ici, probablement  il veut rendre à sa ville ce qu’elle lui a donné, nous avons tout intérêt à réfléchir sur le sujet » dixit Mbassa Ndinè.

Acte de l’urbanisme à la chefferie : Les journées portes  ouvertes  du guichet unique des actes de l’urbanisme  pourraient  être organisés à l’intérieurs des chefferies, car selon le maire, les populations  ne  se sont pas encore appropriés  la notion «  des actes de l’ urbanisme »

Emploi   : A propos « la ville  fait ce qu’elle peut ». La mairie offre la possibilité aux jeunes de faire des stages professionnels  et  académiques (dont les jeunes de Deido) à la mairie. Elle  a  recruté dans la police municipale 166 personnes et Deido  y est représenté.

  Le Crématorium  va de nouveau fonctionner. Pour ceux qui souhaitent être inhumés de cette manière- là, pas de soucis à se faire, ce sera bientôt possible puis que  le maire  a révélé   que   les dispositions sont prises pour  remettre  le crématorium en marche.   Roger Mbassa Ndinè a déploré la situation actuelle  dans les cimetières où,  en l’absence des allées, on est obligé de marcher sur les tombes. C’est presqu’un sacrilège pour le maire de la ville.

3) Les  « Préoccupations majeures » de la Communauté Deido

La visite du maire  de Douala à  Deido a remis au gout du jour l’épineuse question de l’espace vital dans ce village et relancé le débat sur la crise autour du « bras mort du Wouri »rétrocédé par le président de la République au Canton Déido. Pour son chef   Ekwalla Essaka Deido II, on peut en sortir.  On peut sortir de cette crise.   Sur ce, les arguments exposés    à monsieur le maire  qu’il a vivement remercié  pour l’initiative  de sa visite, ne sont pas faibles. Extraits.

« ….La densité   de la population par habitant  et au   Kmà Déido est  le plus élevé de  Douala et même au Cameroun. Deido est en effet au centre de Douala. Il peut être appelé une ville « noueux » parce que  tout le monde  passe par là.  Cette densité fortement élevée a nécessairement  pesé lorsque le président de la République a décidé de rétrocéder aux Deido le bras mort du Wouri  et l’île de Bouabè en réponse à une correspondance à lui adressée à l’époque  par mon feu père en vue de trouver une solution au problème de l’espace auquel la communauté Deido est confrontée.   Rappelons que  Le manque criard de l’espace  est lié à la position  de  Deido  qui subit les déplacements de toutes les populations du Cameroun.  On peut dire de façon simple que Deido est plein…. »

«….Je voudrai ramener à votre bon souvenir que la solution que nous cherchons soit ces berges, ce bras mort du Wouri  que le Canton Deido essaye tant bien que mal de remblayer. Cela fait 250 hectares qui permettront à tous de respirer.  Le chef de l’Etat avait pris la peine de préciser que l’espace rétrocédé  est destiné  à la construction de la chefferie, d’une grande école et   d’un  hôpital. Le cout du projet ne permettant  pas à la communauté Deido de prendre en charge sa mise en œuvre, elle a prévu dans son projet de  laisser  disponible   du foncier pour que l’Etat puisse construire les hôpitaux  et les écoles. Nous avons déjà reçu du ministre de l’enseignement secondaire  et de la  ministre  de l’enseignement de base des demandes de parcelles pour que l’Etat puisse construire pour la communauté Déido  qui est situé au centre de Douala et qui est déjà engorgée…. »

  « Nous avons bien compris la problématique  qui vous a conduit  monsieur le maire à interrompre les travaux qui se trouvaient au niveau des berges du Wouri mais nous voulons aider à la sortie de cette crise  en précisant comme l’a dit l’honorable Jean Jacques Ekindi : cette rétrocession  date de plus de 25 ans,  le terrain du Ngondo comme on peut le constater se trouve à Deido. Ce qui signifie que le chef de Deido a été d’accord que la maison du Ngondo y soit érigée.  Si cette maison se trouvait à Bonabéri cela signifierait aussi que le chef de  de ce côté-là a donné  son accord. Il n’y avait pas de raison qu’un litige quelconque existe entre le Ngondo et  la communauté Deido puisque cette dernière était favorable à ce que le Ngondo soit à cet endroit. 

« Maintenant,  l’Ecole  des Leaders dont on entend tant parler  est dans le village de Bonamoudourou, nous avons la chance d’avoir le chef de ce village ici qui pourra confirmer que les titres fonciers que  son « propriétaire » présentent  sont frauduleux, n’étant pas passé par la chefferie. Il s’agit de 8 ha de terrain sur   Bonamoudourou et 2 ha  sur Bonaténè qui ont été attribués   à une personne sans que le chef supérieur  soit au courant de cette transaction. Je pense qu’il y a possibilité de sortir de ce litige et ce d’autant plus  que Deido ne veut pas casser cette école  mais  souhaite  simplement pouvoir  faire passer le drain qui lui a été indiqué comme obligation par le ministère de l’environnement   car Deido possède un certificat d’impact environnemental. C’est-ç-dire que le remblai que Deido s’apprête à faire est un remblai qui a été accordé par l’Etat  même concernant la mangrove,

Tout a été étudié et il a été autorisé à la communauté  Deido de remblayer sur  250 ha de terrain. Nous pensons qu’il faut sortir  rapidement de ce litige afin que nous puissions  tous bénéficier de cet espace. Les Déido sont devant vous  monsieur le maire et    Je ne pense pas qu’un seul d’entre eux puisse s’opposer à ce que la communauté urbaine puisse avoir 10 ha de terrain dans les 250 pour  réaliser ses projets d’utilité publique ».  

Le chef  du canton s’est dit heureux de savoir que depuis  sa prise de commandement à la mairie de Douala,   Roger Mbassa  Ndinè n’a pas abandonné ses racines, sa famille maternelle.   D’entrée de jeu, le maire a clamé haut et fort qu’il est chez lui à Déido    : « C’est vrai  je suis venu ici  comme maire mais je suis d’abord un fils Deido. La tombe de mon Grand- père Jonas Sam Deido est à 300 mètres à vol d’oiseau d’ici.   Le  père de l’actuel chef avait l’habitude de dire  qu’il avait deux notables femmes dans le Canton Deido,  Jabéa Ekessi et   Etonda Jon,   ma mère ».    

Encore des soucis !

 Au maire, l’Association Afed a sollicité un partenariat  avec la mairie  de la ville pour  l’organisation du Festival Kabatitude .Une autre association   a  émis le vœu  d’un soutien pour le  projet de tri des ordures. Au regard de la proximité de Deido avec les cimenteries, le Pr Penda a proposé qu’il y ait des  tests médicaux  car les cas de maladies  Pulmonaires au sein  des populations riveraines  a déjà  de quoi inquiéter. Sur ce, le maire a demandé au Conseil des notables de le saisir officiellement. Et l’Hôpital de district de Deido alors,  beaucoup pensent  au village qu’il peut déjà être un Hôpital de référence.     Les associations qui animent la vie culturelle d’un village Deido  logé à l’intérieur d’une grosse métropole comme Douala  ne devraient-elle pas être soutenues ? La question est d’autant plus pertinente que la menace d’une mort culturelle plane à  tout instant sur la  communauté Deido qui, pour le moment résiste encore bien. Mais elle n’est pas à l’abri des influences extérieures  qui peuvent ébranler ses fondements.

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