- Cimencam Vs Gouvernement
Desserrer la vis fiscale ou augmenter le prix du ciment, le Mincommerce doit choisir
Asphyxié par les prix élevés des intrants et les taxes, Cimencam plaide pour que le gouvernement, desserre un peu l’étau fiscal à défaut de consentir à l’augmentation du prix du sac.
Les coûts de production du ciment sont très variables compte tenu des contraintes sanitaires et économiques. Nous sommes venus pour voir dans quelle mesure l’État pourrait aider cette société à continuer de produire de façon acceptable » : c’est en ces que le président du Conseil d’administration de Cimencam, Yves Mbele Ndoe a plaidé les causes de sa structure. C’était au cours de l’audience accordée le 14 septembre dernier par le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana à une délégation du Groupe Lafarge Maroc dont le directeur général de la zone Afrique, Xavier Saint-Martin Tillet et le Pca de Cimencam.
Produire le ciment de façon acceptable, c’est d’après les hôtes du Mincommerce partager les charges induites par l’augmentation du cout des matières premières sur le marché international. Par exemple la hausse du prix clinker, principal produit qui entre dans la fabrication du Ciment, devrait entrainer une augmentation d’au moins 1200 F du prix du sac soit 6000F de prix de vente en quincaillerie. Or jusque-là, Cimencam, affirment ses responsables, supporte seul le surcoût. Leur entreprise doit faire face à des charges supplémentaires de l’ordre de 2 et 3 milliards de FCFA par mois. Une situation asphyxiante qui les a contraints à saisir le gouvernement.
« tous les sacs de ciment devraient être augmentés de 1200F «
« Nous sommes venus voir avec M. le ministre comment nous pouvions réduire une partie de ces coûts via les charges fiscales, ou alors voire comment une partie de ces coûts pourraient être répercutée sur le prix du ciment. (…) La question c’est que faire des 1200 FCFA supplémentaires par sac ? Comment gérer cela dans le futur ? », a déclaré l’ADG de LHMA, Xavier Saint-Martin Tillet. La solution du ministre est toujours attendue. Elle n’est pas facile à trouver dans le contexte actuel marqué par une inflation qui galope et peut ramener dans les esprits le triste souvenir des grèves de la faim de 2008. La hausse des prix, des matériaux de construction, notamment le fer et le ciment, était à l’époque dans le cocktail qui avait nourri la colère de la population et avait fini par exploser.
La solution attendue du Mincommerce est d’autant plus compliquée à rechercher que les arguments de Cimencam tiennent bien la route. Au début de ce mois de septembre, il a interpellé la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, au sujet de la « dérégulation sans précédent des échanges commerciaux internationaux » ( …) Entre janvier et juin 2021, les prix du clinker, du fer à béton et du gypse ont fait un bond respectif de 100%, 95,54% et 60% par rapport à la même période en 2020. En un mot, le ministre reconnait que les revendications de Cimencam sont fondées.
Pour l’heure, il préfère attendre, laisser le temps passer avant de devoir choisir entre desserrer l’etau fiscal autour de Cimencam ou l’autoriser à partager avec les consommateurs la charge liée au surcoût de la production. Ces derniers, doivent s’attendre dans ce cas à une augmentation d’au moins 1200F du prix du sac.
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