A eneo, Il y a de l’électricité dans l’air. De nombreuses agences à Douala sont bondées, depuis quelques jours de clients en furie. Leurs problèmes : le montant excessif des quittances. Il s’est envolé inexplicablement, passant du simple au double, voire plus, chez certains consommateurs qui n’entendent plus se laisser faire. Car un contentieux chez eneo, ça ne se termine presque jamais à l’avantage du client. Votre quittance est anormalement élevé et pour cela vous vous rendez à enéo pour comprendre, on vous fait savoir que vous devez payer d’abord et de philosopher ensuite. C’est la réponse invariable donnée à ceux qui ont la prétention de comprendre.
Quand ils ne payent pas, eneo ne passe pas par quatre chemins …. Il coupe ! Implacablement. N’allez pas chercher à la Nasa pourquoi des compatriotes (exacerbés) prennent le risque d’aller directement à Song loulou (branchement clandestin) se brancher. Il y a certes des gens en situation d’insolvabilité chronique, d’autres malheureusement ne sont que victimes des contentieux qui se terminent en leur défaveur. Sans qu’ils soient forcément coupables.
Imaginez, Jean-Pierre, ouvrier d’usine est « coupé » pour n’avoir pas pu payer une quittance mensuelle « surestimée » à 180 000F qui lui a été servie. Pour gérer sa famille, nourrir sa ribambelle d’enfants, il ne compte que sur son salaire, à peine 60 000F et les revenues issues de la vente du Foléré ( jus d’oseille) et de Njidja ( boisson locale faite à base de gingembres) que son épouse fait à la maison. « Maintenant Il fait comment ? »
« Surestimation » c’est le concept magique que l’entreprise de distribution de l’énergie a encore voulu appliquer pour gruger les camerounais. Coronavirus en a été le prétexte tout trouvé pour leur servir des quittances astronomiques. « Covid 19 : enéo limite les visites des releveurs chez vous », tel est l’intitulé de la scabreuse campagne lancée au début du mois de mai et qui fonde enéo à changer unilatéralement la périodicité de la relève des index.
Des relèves mensuelles, eneo est passé aux relèves d’index des compteurs une fois tous les deux mois. N’ayant pas tenu compte de la variabilité du coût du kilowatt selon les différentes tranches, elle-même déterminée en fonction du niveau de consommation du client, ce changement, (en plus des rajouts injustifiés) a produit des factures explosives, sans lien pour la plupart avec la réalité de la consommation . Face aux cris stridents des usagers, le régulateur, Arsel qui joue souvent au malin a réagi cette fois, presque convenablement.
Covid 19 : eneo limite les visites des releveurs chez vous »
D’abord en dénonçant la campagne sus-évoquée : elle n’a pas fait l’objet de son approbation, ensuite elle n’est pas conforme « aux dispositions de l’article 7 de l’arrêté portant approbation du règlement de distribution publique d’électricité qui définit les conditions de facturation et de payement. Arsel ne s’est pas limitée à désapprouver, elle a exigé « la suspension de l’opération d’estimation systématique des index aux motifs du Covid 19 et de procéder à la relève des indexes en vue de corriger les factures servies aux consommateurs au cours du mois de mai 2020».
Avant cette sortie du régulateur, les agents eneo avaient déjà commencé, avec l’arrogance dont-ils sont coutumiers, à demander aux clients abusés d’aller payer d’abord et de faire ensuite une requête. Une ritournelle bien connue des usagers. Ça n’a pas marché pour une fois. eneo a été happé en plein « vol » par le gendarme du secteur de l’énergie.
N’ayant déjà pas bonne presse dans l’opinion et pressé de toute part, il s’est vu contraint finalement d’abandonner sa campagne de « surestimation.» Mieux, il tente depuis lors de faire les yeux doux aux consommateurs (toujours irrités malgré la réaction de Arsel) à qui il propose désormais « Un nouveau départ ». C’est le slogan qui remplace la « surestimation » lequel a trainé et continue à trainer proprement l’image de cette entreprise dans la gadoue.
En plus du repli, eneo doit faire les corrections nécessaires pour espérer que son opération de charme puisse produire le moindre effet.
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