Edito

LE TEMPS DE LA NATION

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Est venu le temps de la nation.

C’est le moment de le dire dans notre pays parce que la construction nationale est une trajectoire rectiligne qui se trace à travers les lignes courbes du conservatisme extrémiste, des errements sécessionnistes, de la fronde anti – républicaine, du copinage avec le terrorisme, de la mal gouvernance préméditée se manifestant par la corruption et les détournements de deniers publics, du communautarisme exacerbé et instrumentalisé, des empoignades idéologiques et politiques sans rapport évident avec les aspirations populaires, de la contestation systématique et effrénée.

La trajectoire de la construction nationale ne s’arrête pas pour autant.

Partie des grandes et généreuses proclamations ayant suivi l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, elle fait une accélération décisive en ce moment grâce au parachèvement du processus de décentralisation.

Pour certains politiciens mal intentionnés, le principe de l’unité dans la diversité, qui sert de matrice idéologique à la décentralisation, est un slogan démagogique. Mais pour tous les citoyens de bonne volonté qui aspirent à vivre en paix et en bonne intelligence avec l’ensemble national, ce principe a une fonction essentielle. Pour cette grande majorité du peuple camerounais, l’unité dans la diversité n’est pas un slogan creux. Il s’agit de la formule de résolution de l’équation existentielle que pose notre vie commune : la mise en synergie dynamique des particularismes dans la perspective d’une prospérité généreusement partagée.

Est donc venu le temps de la nation.

Ce temps est venu nonobstant les frémissements doux et violents observés ces derniers temps. L’insurrection armée dans le NOSO, les menaces contre l’intégrité de nos frontières orientales et septentrionales, les vives revendications politiques, les cris de douleur de certaines communautés de base pressées par des conditions de vie difficiles ne présagent pas l’apocalypse. Ces frémissements constituent des coups d’accélération du processus de construction de la réponse nationale aux besoins pressants de la bonne gouvernance politique et économique, de la redistribution généreuse des fruits de la croissance, de la constitution d’un front commun de toute la patrie contre le terrorisme et la déstabilisation.

Notre nation n’est pas en danger. Ce sont les intérêts particuliers qui agonisent dans le feu de la fusion des particularismes. Les apparences de notre vie commune seront encore trompeuses pour longtemps : notre nation est une fragilité incassable.

BEBEY – BEBEY

Rédacteur en chef

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