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Mairie de Douala : entre engagements forts et longue attente des populations

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Alors  qu’il entame la 3e année de son magistère, avec un  budget  de plus de  58 milliards  pour l’année  2022,   une petite évaluation à mi-parcours  dc son bilan affiche   quelques   réalisations   mais aussi des manquements et espoirs déçus.

Bientôt 3ans !  Trois ans  déjà  que  Roger Mbassa Ndinè   est à la tête de la mairie de Douala. A son arrivée en 2020, les populations de la ville portuaire l’accueillent avec bonheur,  voire  avec soulagement.    En effet,  le  long règne de Fritz Ntonè Ntonè,  avait finalement installé  la lassitude  dans les esprits, résultante d’une gestion devenue  routinière.  Les administrés avaient donc  soif d’une nouvelle  dynamique.  Roger Mbassa Ndinè,  l’homme  nouveau aux idées novatrices semble répondre alors au profil recherché. Il est à leurs yeux l’incarnation du changement  et  de l’espoir. L’espoir de vivre enfin dans une ville aux meilleures conditions de vie,  une métropole où il fait bon vivre. Le nouveau magistrat municipal en fait  d’ailleurs son principal challenge  qu’il  rappelle à  chaque occasion.

Des reformes mais…..

Alors  qu’il entame la 3e année de son magistère, avec un  budget  de  58 milliards 920 millions Fcfa   pour l’année  2022,   une petite évaluation à mi-parcours du bilan du maire affiche    dans le registre des réalisations : l’aménagement des voiries comme thérapie aux embouteillages  monstres qui compliquent la circulation dans  la ville (avec  traitement des points critiques Rondpoint Deido – Carrefour  Ndokoti) ; l’élaboration d’un plan d’urgence  et son exécution progressive (curage des drains) pour contrer des inondations ; la  mise sur pied d’un nouvel organigramme de travail, un acte de rupture, du moins une réforme  nécessaire à la gestion efficace de l’institution et de la ville.

Ce changement selon l’édile de Douala traduit  sa volonté « de rationaliser  la structuration  des services de la Cud  pour en améliorer la performance générale   notamment la qualité des services rendus aux populations».  Dans le même esprit,   il va nommer  de nouveaux régisseurs  pour la gestion des équipements marchands.    Une bonne option d’abord pour contenir la corruption qui gangrène le milieu et en briser ensuite la chaine de contamination.

Toujours des embouteillages

Aussi louables que soient les réalisations et les  reformes susmentionnés, elles n’étouffent  pas pour autant le sentiment d’insatisfaction générale  des populations qui,  manifestement, n’en voient  pas toujours l’impact.  Le   défaut de l’éclairage public  dans de nombreuses artères de la ville  favorise les agressions et fait grimper le taux de criminalité.  Carrefour Ndokoti, Rond-point Deido, Deux églises  ne connaissent  pas ou presque pas de journées  sans embouteillages. Les usagers, élèves et travailleurs spécialement en font   toujours les frais.  Sans infrastructures de transport  de masse, les  motos (un moyen de locomotion inadapté dans une ville qui se veut moderne)  a encore de beaux jours devant elle et les désagréments qui vont avec. En matière de transport, Douala  fonctionne comme un entonnoir or aujourd’hui,   Il faut trouver  des   formules nouvelles.

La fluidité dans le traitement des dossiers à la Cud n’est pas encore une réalité malgré le nouvel organigramme.  Un confrère, ulcéré par la lourdeur  des procédures a  dû interpeller le maire publiquement pour lui faire part de ses factures qui font  le tour de ses services depuis plus d’une année.

Le niveau d’insalubrité actuel   n’est pas un facteur d’attraction. Les populations de Douala ont appris à vivre avec les ordures selon un système   alternatif. Un coup la  ville est   nettoyée, un autre coup   le nettoyeur  entre en grève pour factures impayés.  Et c’est le retour des montagnes  d’immondices observables jusqu’à Bonanjo, le quartier administratif. Ce traitement en discontinue des ordures commence à durer.  Pas bon             pour une capitale économique ! S’agissant de la lutte contre les inondations,  déployer les grands moyens pour dissuader les populations de construire dans les zones non constructibles est probablement  moins couteux socialement  et financièrement qu’une intervention a posteriori.

Les réformes et les réalisations du maire  n’étouffent   pas des critiques contre l’inefficacité  de la  lutte contre le désordre urbain.  La trop forte densité des populations  au centre-ville  rend le désordre urbain inévitable.  Il se trouve  que le quartier Akwa par exemple accueille en journée plus de citadins qu’il ne peut en contenir vue sa faible capacité d’accueil en terme d’infrastructures. Il apparait plus raisonnable de créer  des pôles de développement dans les quartiers périphériques que d’engager une chasse quotidienne et inefficiente contre les fauteurs de désordre.

JUD, une bonne idée

Quand les usagers de Yassa, Yatika, Mabanda,  Bekoko,  ou Ngodi-Bakoko n’auront plus besoin de se rendre à Bonanjo pour se faire établir une carte d’identité, le cœur de la ville sera moins encombré. Lorsque  les populations cesseront de se déplacer sur plusieurs kilomètres pour les prestations d’un dentiste, d’un géomètre assermentée, d’un infectiologue, d’un architecte ou  d’un notaire, la gestion de Douala ne sera pas aussi compliquée qu’elle l’est aujourd’hui. La création   d’autres pôles de développement constitue  une solution durable à la lutte contre le désordre urbain. Les méthodes coups de poing ont démontré leurs limites depuis le temps de Beti Assomo. L’ancien Gouverneur du Littoral en avait fait son cheval de bataille avant d’y renoncer.

Solution durable, c’est heureusement l’option du maire en ce qui concerne l’occupation du sol. Dans une métropole gigantesque qui connait un taux élevé des problèmes fonciers,    l’institution de la Journée de  l’urbanisme de Douala (Jud)   arrive à pic. L’objectif est de permettre aux populations d’avoir accès à la bonne information afin de respecter  la réglementation en matière foncière et les codes de vie en ville.

L’exécutif communal n’a pas certes assez de moyens au regard des problèmes colossaux à résoudre. Néanmoins,  il  peut utiliser rationnellement les ressources dont il dispose et transformer véritablement le cadre de vie des citoyens. Il doit  également mener la réflexion sur les solutions durables et  surtout avoir le courage de l’appliquer.

L’adoption du budget 2022 a entrainé comme l’année dernière et l’année d’avant, de grande   annonces : développement des infrastructures,   éclairage public,  aménagement des espace vert…… un long chapelet de promesse.

 

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