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Mutilations génitales: la mairie de Douala dit non à l’excision

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Elle a organisé une table-ronde à ce sujet à l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines célébrée le 6 février 2021.

La situation est alarmante avec un taux général de 1,4% à 20% de pratique des mutilations génitales féminines (MGF) au Cameroun. Suffisant pour tirer la sonnette d’alarme et mobiliser des énergies contre ces pratiques qui déshumanisent la femme. La mairie de Douala a décidé d’apporter son soutien à ce combat. Elle a organisé une table-ronde sur la « connaissance des droits humains pour une jeune fille émancipée ».

C’était le 5 février à la veille de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines qui se célèbre ce 6 février 2021. La rencontre a réuni un panel d’experts en droit, en genre, la société civile et des élus locaux. L’objectif est lutter contre les MGF et dire spécifiquement non à l’excision. « Il est question de renforcer les capacités des jeunes à la connaissance de leurs droits afin qu’elles ne perpétuent ces pratiques affligeantes », souhaite Geremie Solle.

Le 1er adjoint au maire de Douala indique que la mairie est résolument engagée dans cette lutte avec la création d’une direction opérationnelle et une sous-direction chargées des affaires sociales et de la famille. L’autre défi majeur est de « sensibiliser les exciseuses à renoncer à ces pratiques et leur permettre de se reconvertir à d’autres activités génératrices de revenus », préconise Isabelle Makotta, déléguée régionale de la promotion de la femme et de la famille pour le Littoral.

Les MGF sont désignées comme l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Des pratiques ancrées dans le septentrion mais « répandues aujourd’hui dans certaines localités de l’Est, Nord-Ouest et Sud-Ouest, à cause des migrations des refugiés et des guerres que connait le Cameroun », révèle Alexis Medi. Le président de Promotion et assistance de la femme africaine (PAFA), une association de défense des droits de la femme, lance un plaidoyer pour intensifier le combat contre les MGF. Il compte créer courant 2021 « une synergie d’intelligences et d’actions communes pour terroriser les terroristes ».

Pour les juristes, les MGF sont une violation de l’intégrité physique et de la santé mentale de la femme et de la jeune fille et constituent, dès lors, une violation grave des Droits de l’homme, tant elles témoignent d’une inégalité flagrante entre les sexes. La Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines a été lancée en 2012 par l’ONU qui a engagé « les États, le système des Nations Unies, la société civile et tous les acteurs concernés » à continuer de la célébrer le 6 février.

Au niveau national, des efforts ont été déployés avec notamment la ratification de tous les instruments juridiques de lutte contre les MGF, la criminalisation de ces actes à l’article 277 du Code pénal de 2016 ; l’adoption et l’application du Plan d’action national de lutte contre ces pratiques, avec pour objectif de les réduire de plus de 50% en 2020. L’Etat s’est engagé à travers la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille en 2020, d’intensifier la lutte contre les MGF par la mise en place de brigades de surveillance, l’appui aux survivantes et la création de partenariats avec d’autres acteurs.

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